Égalité femmes-hommes : l’École Normale Supérieure de Paris (ENS-PSL) lance une formation aux biais et stéréotypes de genre pour les jurys des concours d’entrées de toutes les ENS

Créé le
28 mai 2025
Charlotte Jacquemot et Frédéric Worms
Charlotte Jacquemot et Frédéric Worms

L’École normale supérieure de la rue d’Ulm (ENS-PSL) annonce la mise en place d’une formation aux biais et stéréotypes de genre, assurée par son équipe, pour les membres nommés par les ENS des jurys des épreuves orales du concours d’entrée de celles-ci (ENS-PSL, ENS Lyon, ENS Paris-Saclay et ENS Rennes). 

Cette formation s’adressera aux 500 enseignantes-chercheuses et enseignants-chercheurs concernés, dès la session 2025 en cours de ces concours et en prévision de leurs oraux. 

Alors que la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Elisabeth Borne, vient de rappeler le manque de filles dans les filières scientifiques et la nécessité d’agir contre ce retard avec le plan Filles et maths, l'ENS entend, avec cette nouvelle formation, « lutter contre les biais avérés par la science, et qui faussent l’égalité entre toutes les candidates et tous les candidats » et « rendre explicite dans l’esprit des jurys ce qui agit de manière implicite mais démontrable en défaveur de cette égalité », explique Frédéric Worms, directeur de l’Ecole Normale Supérieure. 

En France, la recherche et l’innovation restent des disciplines masculines, avec seulement 30% de chercheuses dans la recherche, 24% de femmes dans le numérique et 14 % d’inventrices. Ces chiffres sont le reflet de processus culturels liés aux stéréotypes de genre : «Les maths, ce n’est pas fait pour les filles », « Le numérique c’est pour les geeks et les hackeurs », « Les femmes ne savent pas diriger une équipe », etc. « Ces stéréotypes ne résultent pas de différences cognitives ni cérébrales mais s’inscrivent dans un processus de socialisation genrée profondément ancré, qui agit dès l’enfance dans les premières étapes du développement et se prolonge tout au long du parcours de vie, dans les familles, à l’école, dans les médias », rappelle Charlotte Jacquemot, directrice du département de sciences cognitives de l’ENS et Responsable du programme Femmes et filles de sciences. « Les différences observées dans le jugement des compétences des hommes et des femmes ne relèvent pas d’une intention consciente de discrimination, mais résultent de biais implicites — des mécanismes cognitifs automatiques et inconscients — que l’on retrouve aussi bien chez les hommes que chez les femmes et qui influencent les jugements et les comportements. » La nouvelle formation créée par l’ENS-PSL vise à agir contre ce facteur d’inégalité au moment particulièrement critique des concours d’entrée aux grandes écoles. Elle s’inscrit dans le plan “Femmes et filles de sciences” mis en place par l’Ecole Normale Supérieure depuis plusieurs années pour favoriser l’accès des jeunes femmes aux études et carrières scientifiques. 

                                                                   

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