Philosophie des inégalités écologiques
Séminaire de doctorants
Ce séminaire a pour but d’expliciter les apports de la philosophie des sciences sociales à la théorie écologique en explorant le concept d’inégalité écologique. La philosophie des sciences sociales se définit comme une réforme de la philosophie politique classique en se tournant à présent vers la production conceptuelle des sciences sociales. La question écologique à la fois conforte et déplace cette approche. Elle la conforte puisque comprendre la crise environnementale, dans son extension et sa politique, implique de s’appuyer sur une multiplicité de savoirs. L’objectivation des inégalités environnementales, la définition même d’un tel concept, par rapport à la notion d’injustice ou de discrimination,
ouvre un nouveau champ d’investigation aux sciences sociales.
Seront étudiés les enjeux épistémologiques et politiques de ce nouveau champ.

La philosophie des sciences sociales entend s’arrimer à l’émergence des sciences sociales, événement considéré comme une caractéristique fondamentale de l’autocompréhension des sociétés contemporaines, afin de repenser l’intégration sociale autrement que comme un face-à-face entre les individus et l’État. Dans sa formule la plus générale, la philosophie des sciences sociales se définit donc comme une réforme de la philosophie politique classique en se tournant à présent vers la production conceptuelle de la sociologie, de l’anthropologie, de l’histoire et des autres sciences sociales.
La question écologique à la fois conforte et déplace cette approche. Elle la conforte puisque comprendre la crise environnementale, dans son extension et sa politique, implique de s’appuyer sur une multiplicité de savoirs. L’objectivation des inégalités environnementales, la définition même d’un tel concept, par rapport à la notion d’injustice ou de discrimination, ouvre un nouveau champ d’investigation aux sciences sociales. C’est ainsi que se sont développées parallèlement une anthropologie sociale ou post-structurale aux affinités écologiques, une économie politique de l’échange écologique inégal ou une généalogie des rapports entre patriarcat et anthropocène. Elle la déplace en ce que la philosophie de sciences sociales doit se coupler à une philosophie politique des sciences naturelles tant la formation de l’écologie politique dépend d’un dialogue avec les sciences du vivant et du système-Terre.
De la science physico-économique la plus poussée aux terrains anthropologiques lointains, tous ces développements semblent faire signe vers un nouveau stade de la pensée politique, héritant de questions passées, nourries par les savoirs contemporains, et devant repenser les concepts philosophiques à la hauteur du défi écologique actuel.
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Programme
16 octobre : Savoirs économiques et inégalités épistémiques (Felwine Sarr & Arnaud Orain)
20 novembre : Zones écologiques et inégalités (Jeanne Etelain)
11 décembre : L'origine des inégalités écologique (Julien Vitores & Charles Stépanoff)
15 janvier : Des inégalités dans le vivant ? (Patrice Maniglier, Lauriane Mouysset)
12 février : Changement de cosmologie et restructuration des régimes inégalitaires (Philippe Descola & Catherine Larrère)
19 mars : Une théorie écologique de l’exploitation ? (Ulysse Lojkine)
16 avril : Justice écologique et politiques de transition (Pierre Charbonnier & Antonin Pottier)
21 mai : Héritage et inégalités écologiques (Mélanie Plouviez & à venir)
18 juin : à venir
Mis à jour le 7/10/2025