Erkan Narmanli

Rencontre avec ce diplômé en sciences de l’ENS-PSL

À l’occasion de la cérémonie de remise des diplômes de l’ENS-PSL de janvier 2020, nous sommes allés à la rencontre d’alumni et de futurs diplômés. Retour sur les années à l’Ecole d’Erkan Narmanli, étudiant en sciences diplômé en 2019.
Erkan Narmanli
Erkan Narmanli

Un parcours scientifique entre classe préparatoire, université et École normale supérieure

Erkan Narmanli vient de banlieue est parisienne ; il a effectué toutes ses années de lycée à Fontenay-sous-Bois. Après un an de classe préparatoire scientifique au lycée Marcelin Berthelot de Saint-Maur, il décide finalement de poursuivre ses études à l’université, sur le campus de Jussieu. « La fac était plus adaptée à ma manière de travailler », explique-t-il.
Sur les conseils et les encouragements de ses chargés de TD, il tente et réussit le concours normalien étudiant. Après deux ans au département de mathématiques et applications (DMA) de l’ENS-PSL où il obtient sa troisième année de licence puis valide un Master 1, il opte pour une première césure pour passer l'agrégation à Cachan en 2017 avant de boucler son Master 2 en mathématiques fondamentales à Jussieu. Dès sa dernière année à l’ENS-PSL, il effectue aussi quelques mois de stage à l'École Polytechnique de Catalogne, à Barcelone et valide des cours d’informatique. Des expériences qui préfigurent ce qu’il choisira de faire en doctorat : « depuis septembre 2019 je suis en thèse en combinatoire au laboratoire d'informatique de l'École Polytechnique de Paris. Si je n'ai pas de projets d'avenir très précis ; je finirai peut-être ma thèse, j'irai sans aucun doute enseigner au lycée au moins quelques années. Mais je ne me vois pas faire de la recherche ni de l'enseignement toute ma vie. Beaucoup d'autres choses me passionnent comme le cinéma ou le théâtre et je continuerai sûrement à participer à des projets dans ces voies. »

 

Une plongée effervescente dans la vie associative de l’ENS-PSL, entre rencontres et nouvelles compétences

Les études d’Erkan Narmanli se sont révélées denses, mais cela ne l’a pas empêché de s’impliquer dans les associations de l’Ecole normale supérieure-PSL.
« Je me suis présenté au COF1 en conscritude2, un peu par hasard parce qu’un ami listait, j’ai d’ailleurs été élu de justesse. J’ai donc fait un mandat d’un an au COF en 2015 en tant que chargé de communication. J’ai notamment créé des affiches pour les événements du bureau des étudiants. »
Il poursuit ensuite le graphisme pour l’associatif avec le club Graph’iche, dont il a été responsable. Mais son enthousiasme et sa soif d’engagement ne s’arrêtent pas là. Il rejoint aussi l’équipe de la K-Fêt, le quartier général des normaliens : « ça a été pour moi une chouette expérience, et surtout l’occasion de rencontrer des gens d'horizons très variés. Je ne compte pas le nombre de choses que j’y ai apprises, à discuter de biologie ou de linguistique, à résoudre des problèmes de maths ou de physique au tableau. »
Enfin, en 2017, il participe à la création du club PLS (qui forme à la régie lumière) dont il a été responsable jusqu’en 2019. Un engagement sur le campus véritablement pluriel et très enrichissant qui impactera sans aucun doute son parcours professionnel à l’image de son investissement au sein du club PLS qui lui a permis de se familiariser avec le spectacle vivant. Une expérience de scénographe et de créateur lumière sur des concerts et des pièces de théâtre… qui l’a amené jusqu’à l’incontournable festival d’Avignon en 2019.
Il résume son implication ainsi : « S'investir dans la vie associative c'est l'occasion pour un·e futur·e chercheu·se ou professeur·e de s'initier à des activités difficiles à découvrir ailleurs, d'étendre la richesse de ses compétences, de se retrouver face à des responsabilités auxquelles on aurait pu ne jamais être confronté·e·s. »

 

Avant et après l’ENS : une vision de l’Ecole qui se transforme

Lorsqu’Erkan Narmanli prend du recul et repense à ce qui l’a conduit à étudier à l’ENS-PSL il souligne « le prestige de l'École, la qualité de l'enseignement et l'implantation à Paris ; autant dire : pour toutes les mauvaises raisons. » Maintenant qu’il est diplômé, il sait qu’il est « sans doute plus facile de se faire une idée sur les défauts et les qualités de l'École lorsqu’on la quitte. »

À ses yeux, la richesse de la vie associative et la diversité des cursus rendent l’École vraiment unique, en offrant l’opportunité d'apprendre beaucoup sur une multitude de domaines et d’échanger avec des étudiant·e·s de tous départements. « J'ai eu la chance de rencontrer des personnes incroyables avec qui j'ai pu me construire. J'ai pu forger des amitiés vraiment belles, qui j'espère m'accompagneront encore longtemps. C'est ce que je retiendrai d'abord. Je souhaite aussi que l'Ecole évolue vers plus de mixité sociale, moins de jeux de réseaux, et une attention renforcée aux risques d'ostracisme social. »
Et si Erkan Narmanli  est sans concession lorsqu’il évoque toutes ces questions, il considère aussi que les normaliens ont réussi « à créer un espace bienveillant où il peut être plus facile d'affirmer librement son identité de genre, son orientation sexuelle ou ses origines sans jugement ; et pour les personnes les plus privilégiées, d'apprendre à connaître et respecter cette diversité. »  La richesse de l'École n'est pas seulement sa formation selon l’étudiant, mais aussi la liberté donnée aux étudiant·e·s.

Aux premières années, il conseille ainsi avec fougue : « N'allez pas à tous les cours, allez rencontrer des gens en dehors de votre discipline, de votre promotion, en dehors du microcosme social de l'ENS. Il y a beaucoup à apprendre en discutant avec des étudiant·e·s de tous horizons, en K-Fêt ou en courô, qu'en étant seulement assidu·e en cours. Profitez aussi de ces années pour vous engager ou vous politiser. Le piège serait de passer sa scolarité enfermé·e dans cet entre-soi. »

1Comité d’Organisation des Fêtes, c’est-à-dire le Bureau des étudiants de l’ENS
2Première année d’études à l’ENS