Aurélie Pawlak

Des études d’histoire au monde de l’édition

À travers une série de portraits, partez à la rencontre d’alumni et de futurs diplômés de l'ENS. Entretien avec cette ancienne élève en histoire qui évolue aujourd’hui au sein d’une grande maison d’édition. Aurélie nous dit son entrée à l’École, le défi de la construction d’un parcours personnel et ses premières expériences professionnelles.
Aurélie Pawlak
Aurélie Pawlak

Des remerciements pour ses professeurs de classe préparatoire

Bac L en poche, Aurélie Pawlak effectue trois ans de classe préparatoire spécialisées en histoire, au lycée Champollion à Grenoble. Un choix qui lui permet de réfléchir à son avenir sans trop s’éloigner de chez elle : « je me sentais bien en prépa, comme dans un cocon, et j’appréhendais un peu « l’après », mystérieux et inquiétant. »
L’inquiétude face à l’avenir, les frontières à repousser, le manque de confiance en soi, Aurélie en parle volontiers aujourd’hui pour aider les autres.« Lorsque je suis entrée en prépa, en 2012, l’ENS était pour moi une entité nébuleuse, qui aurait aussi bien pu être située sur la lune tant elle me paraissait inaccessible. En un mot : ça n’était pas pour moi. Et pourtant, quelque part, j’en avais envie de cette école, sans pour autant y croire, ni même oser le formuler à voix haute. »

Grâce à l’opiniâtreté de ses enseignants, notamment ceux d’histoire et de géographie, elle finit par reconsidérer ses chances – « qu’en tout cas je me devais d’essayer à fond ». L’École devient son objectif et plus seulement  l’École du Louvre, ou une formation de journalisme qu’elle envisageait jusqu’ici. « Ce sont mes professeurs qui m’ont encouragée à déposer un dossier, qui m’ont aidée à préparer mon entretien d’entrée, et je ne les remercierai jamais assez d’avoir cru en moi quand j’en étais moi-même incapable » souligne-t-elle avec chaleur.

 

Quatre années pour apprendre, voyager, faire des rencontres… et changer de voie

Tout en préparant le concours d’entrée, la jeune femme envoie donc en parallèle un dossier à l’ENS-PSL avec son projet de recherche. Quelques mois plus tard, sans trop y croire avoue-t-elle, elle le défend devant un jury de chercheurs confirmés. C’était en 2015. Cinq ans plus tard, la voilà diplômée de l’École, titulaire d’un master recherche en histoire et, depuis peu, d’un master d’édition à l'université Paris-Sorbonne. Ce second diplôme serait-il la clé du projet professionnel que l’École lui a donné le temps de mûrir ? « Je fais partie de ceux qui, après être entrés à l’ENS, ont réalisé que la recherche n’était pas leur voie. Aujourd’hui, formée à la recherche et aussi par la recherche, elle travaille pour le département « histoire » d’une grande maison d’édition, « et « l’après », s’il est toujours mystérieux, est beaucoup moins inquiétant. »

Et si sur ses quatre ans à l’ENS-PSL, jonglant entre les séjours Erasmus et les années de césure, elle a été peu présente à l’École, les semestres passés sur le campus se sont avérés intellectuellement et socialement enrichissant : « J'y ai fait de très belles rencontres. C’est aussi à l’École que j’ai trouvé ma voie.. J’y ai trouvé des doutes, parfois, mais aussi de très bons conseils pour les dépasser – c’est une discussion avec la directrice des études Lettres, Dorothée Butigieg, qui m’a poussée à envisager l’édition, par exemple. »

Entre tous ses déplacements, Aurélie n’a pas hésité à s’impliquer au sein de la vie étudiante de l’École. En 2016, elle décide de rejoindre l’organisation des Interludes – les Inter ENS ludiques, qui rassemblent chaque année dans une ENS différente des passionnés de jeux de rôle et autres jeux de plateau. Une expérience qui l’a beaucoup marquée : « même si ce fut parfois épique, j’ai appris beaucoup de choses, sur la manière de préparer un tel événement, sur les réglementations à prendre en compte et sur la façon de gérer tous les petits imprévus qui menacent de réduire à néant les efforts mis en place jusque-là. »

Aux premières années, elle conseille d’ailleurs de profiter de la vie de l’École - « je ne l’ai pas assez fait et je le regrette » - et de se trouver régulièrement de nouveaux buts, un nouveau sens, à court, moyen ou long terme. De même elle s’adresse avec bienveillance aux candidats à l’entrée à l’École : « je leur dirais de réfléchir un peu, à l’après concours, qu’ils intègrent ou non une école. On est facilement déstabilisé lorsque l’on n’a plus de but. Il est aussi important de conserver du temps pour soi ; on n’est plus bon à rien lorsqu’on n’a pas dormi depuis six jours et qu’on vit en ermite pour les concours ! »