Un carrosse démocratique

Chaque vendredi, les éditions Rue d'Ulm vous offrent un livre. #laculturechezvous

Les éditions Rue d'Ulm vous proposent de partir à la découverte de leurs collections. Essais, poèmes ou bien encore roman d'auteurs français ou internationaux... chaque semaine, un nouvel ouvrage vous est offert au format eBook pour explorer tous les genres et toutes les disciplines.
À la une en ce moment,  Un Carrosse démocratique de l'écrivain italien Edmondo De Amicis. Une plongée dans la fin du XIXe siècle à Turin, où les tramways, lieu de rencontre des différentes classes sociales, deviennent prétexte à un récit romanesque exceptionnel, entre humour et gravité.
Un carrosse démocratique
Détail de la couverture "Un carrosse démocratique"

Téléchargez Un Carrosse démocratique en format ePub (lien valable jusqu'au 3 avril 2020)

Résumé

Ce texte est né d’une idée originale de De Amicis : faire des tramways à chevaux de Turin à la fin du XIXe siècle un sujet d’écriture romanesque. Pendant les douze mois de l’année 1896 (une année marquée par la funeste guerre d’Afrique entre l’Italie et l’Éthiopie), ces « carrosses pour tous » qui sont un lieu de rencontre des différentes classes sociales, serviront à l’écrivain d’observatoire privilégié.

Dans ce roman « expérimental » − qui pourrait aussi être défini comme un singulier récit de voyage et un livre-enquête −, les personnages sont les passagers, dont certains, au gré de leurs apparitions répétées, vont composer une véritable galerie : leurs personnalités, révélées par le regard pénétrant du narrateur, forment un roman choral où les trajectoires des uns et des autres se trouvent reliées au sein d’une structure unitaire. La simplicité de l’invention est compensée par la précision avec laquelle est décrite la société d’une grande ville italienne, fière des gloires du Risorgimento mais vivant à l’enseigne d’une activité intense et de la culture de masse naissante. La « question sociale » joue un rôle fondamental et constitue l’un des filtres du jugement de De Amicis, qui venait d’adhérer au parti socialiste ; sa vision du socialisme ici n’est pas celle de la lutte des classes, mais plutôt d’une collaboration apaisée.

Ouvrage paru dans la collection « Versions française » des Éditions rue d'Ulm. Texte inédit en français.

 

L'auteur

Edmondo De Amicis (1846-1908) fut l’un des écrivains les plus représentatifs et les plus populaires de son temps. Après s’être fait connaître avec les nouvelles de La Vie militaire, il quitta l’armée pour devenir journaliste et auteur de livres de littérature de voyage. Mais ce fut un roman pour les enfants, Cuore (1886) – Le Livre Cœur, qui lui donna une notoriété mondiale. Après avoir célébré la monarchie et les institutions de l’Italie libérale, De Amicis anticipa l’évolution des opinions et des idées de ses lecteurs avec des ouvrages engagés, où il prit fait et cause pour les émigrants italiens (Sur l’océan, 1889) et les instituteurs (Le Roman d’un maître d’école, 1890), avant d’adhérer officiellement en 1891 au parti socialiste et de militer comme conférencier. Il écrivit alors un roman socialiste (Primo maggio), où il mettait en scène un intellectuel qui ralliait la cause des masses ouvrières, mais renonça à le publier pour des raisons familiales autant que littéraires. Par la place prépondérante qu’y tient le socialisme, Le Carrosse démocratique (1898) relève le défi manqué de Primo Maggio.

De De Amicis sont actuellement disponibles : Le Livre Cœur (Rue d’Ulm, 2001, rééd. 2004) ; Sur l’océan (Payot & Rivage, 2004) ; Souvenirs de Paris (Rue d’Ulm, 2015) ; Amour et gymnastique suivi d’Un amour de Nellino (Cent Pages, 2016) ; Le Roman d’un maître d’école (PU de Caen, 2016) ; L’Institutrice des ouvriers (dans Transalpina n° 20, Edmondo De Amicis. Littérature et société, p. 113-176).

 

Les traductrices

Agrégée d’italien, Mariella Colin est professeur émérite de l’Université de Caen, spécialiste de littérature du XIXe siècle et de littérature pour l’enfance.

Agrégée d’italien, Emmanuelle Genevois est maître de conférences honoraire de la Sorbonne Nouvelle et traductrice de littérature italienne.

 

Le point de vue de la directrice de collection, Lucie Marignac

"Pourquoi ce livre en français, ou plutôt, pourquoi cet engouement des éditions Rue d'Ulm pour De Amicis ? Après notre nouvelle version critique, plusieurs fois rééditée, de son célèbre roman d'apprentissage Cuore [Le livre Cœur], nous avions fait connaître aux lecteurs francophones ses Souvenirs de Paris, qui racontent notamment de façon à la fois documentaire et allègre sa visite de la grande Exposition universelle de 1878. Aujourd'hui, c'est vers Turin que nous vous invitons à partir par la lecture – à défaut de pouvoir nous rendre sur place en ces temps très perturbés...
Turin, c'est la ville de l'auteur, romancier, voyageur, journaliste, chroniqueur politiquement engagé pour le socialisme dont il a découvert les vertus sociales dans l'Italie de son temps. Turin, c'est le lieu qu'il choisit tout naturellement pour son nouveau défi littéraire : relater, mois après mois et trajet après trajet, au fil de l'année 1896, ses rencontres, expériences et réflexions dans la « carrozza di tutti » [le carrosse de tout le monde], c'est-à-dire à bord d'un véhicule nouveau, le tramway à chevaux, qui sillonne la capitale culturelle, politique et régionale du nord de l'Italie.
Oscillant sans cesse entre gravité et humour, perplexité et enthousiasme, De Amicis invente, dans ce roman « expérimental » où chaque voiture est un petit théâtre mobile, une forme littéraire inédite – une voix/e nouvelle."

Lucie Marignac est également directrice des éditions Rue d'Ulm.

 

À propos de la collection « Versions françaises » des Éditions rue d'Ulm

Créée en 2001 et dirigée par Lucie Marignac, la collection « Versions françaises » reflète les démarches critiques et interdisciplinaires de l’École. Curiosité, intérêt, admiration, attachement – tout lecteur a, un jour ou l’autre, éprouvé ces sentiments pour un texte qu’il lui semblait découvrir, réinventer, s’approprier. Ce texte est devenu le sien, celui qu’il voudrait lire et relire, éditer, traduire, annoter, présenter, commenter.
Rejoignant l’une des traditions les plus anciennes de l’École normale, ses élèves et anciens élèves, enseignants et chercheurs s’attachent ici à faire connaître « leur » texte, un auteur, une période, un mouvement d’idées, une forme d’écriture dont ils sont parfois devenus « spécialistes ». Texte important, souvent négligé, jamais traduit, inédit ou épuisé, indisponible. Ainsi peuvent se redessiner, à partir de fragments divers, certains ensembles oubliés, et s’affirmer peu à peu la cohérence des ces « versions françaises ».