Derrière l’objectif, Zoé Weil

Quand un portfolio parle de recherches et de projets futurs

Passionnée par la photographie, la littérature, l’anthropologie et l’écologie, Zoé fait résonner tous ces univers pour comprendre le monde. Rencontre avec une étudiante et une artiste.
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Zoé Weil

Des horizons multiples

Devenir trapéziste ou médecin ? Tels étaient les souhaits de Zoé au lycée. Une rencontre avec un enseignant normalien modifie son horizon. Après un bac littéraire, Zoé passe deux années en classes préparatoires. « Deux années très intenses et épanouissantes, durant lesquelles j'ai appris à travailler et à réfléchir, à cultiver ma curiosité, à me poser les bonnes questions et à tenter d'y répondre. »

En choisissant l’ENS-PSL, Zoé souhaitait avant tout acquérir le plus de connaissances possible. « Cette voie me permettait d'approfondir plusieurs disciplines sans me fermer de portes ». En première année elle partage son temps entre les cours du département des sciences de l’Antiquité (DSA) et une L3 de Lettres modernes à la Sorbonne. Elle ne cesse alors d’aiguiser sa curiosité. « J'ai profité d’une forme de relâchement post-concours pour découvrir la sociologie et l'anthropologie à l'École et au Collège de France ;  les joies de la voile aussi grâce au club de l'ENS. »

Après une année riche en découvertes et hésitant entre l’anthropologie et la littérature, Zoé débute un M1 à la Sorbonne sur la poésie amoureuse du XVIe siècle. Et puisqu’elle ne peut trancher entre ses deux centres d’intérêts - anthropologie et littérature - Zoé est actuellement en année de césure. « J'ai fait ce choix pour avoir le temps de terminer mon M2 de littérature et pour commencer un M1 d'anthropologie à l'EHESS, où je me spécialise dans l'étude des relations entre l'homme et son environnement. »

Une sensibilité au monde

Engagée dans la vie de l’École, Zoé a commencé à s’investir dans l’association Écocampus en deuxième année. « Au départ, j'étais responsable de la communication, mais depuis septembre j'essaie surtout de valoriser l'apport des sciences humaines dans la réflexion sur la crise écologique, notamment en organisant des conférences à l'École. »
Elle note d’ailleurs une grande disparité des sensibilités écologiques entre littéraires et scientifiques à l’ENS-PSL. Pourtant, elle a la conviction que toutes les disciplines peuvent et doivent éclairer les débats contemporains.

Zoé est aussi responsable du Labo Photo, un local de l'école où il est possible de réaliser du tirage argentique. Cette férue de photographie à découvert cette pratique grâce à son grand père il y a plus de 10 ans. Depuis que ce dernier lui a transmis ses appareils photos argentiques, elle n’utilise que cette technique : « le savoir-faire et la surprise du résultat sont beaucoup plus stimulants qu'en numérique. Depuis mes tout premiers films, je suis obsédée par les ombres, par l'image du monde qu'elles projettent, déformée, impalpable et pourtant si prégnante : quoique intangibles, elles structurent l'espace. J'aime qu'en cadrant des détails on puisse perdre le regard du spectateur, et révéler une sorte de géométrie essentielle des choses qui ne signifie rien. En photo on peut faire du non-figuratif en prenant pour sujet le monde réel – c'est fascinant ». Une passion qu’elle espère bien pouvoir utiliser dans ses recherches actuelles. « Pour mon terrain d'anthropologie, j'aimerais mettre à contribution la photographie. C'est un peu ce qui me permet de faire le lien entre mon monde littéraire et mes curiosités ethnographiques. »

Le travail photographique de Zoé

Un avenir entre la recherche et la photographie

Zoé est en pleine hésitation sur ces projets futurs. Continuer la recherche en lettres, en anthropologie ou entreprendre un parcours moins académique.

Pourvu que la compréhension du monde et la recherche de meilleures manières d'y vivre y tiennent une place prépondérante – et cela peut très bien reposer sur la photographie.