La Quarantaine des Arts

Les InterQ se déploient en multimedia à partir du 4 mai

Loin de baisser les bras après l’annulation des InterQ, le Bureau des Arts de l’ENS-PSL réinvente l’opération et annonce manifestation en ligne et exposition multimédia.
Rappelons que c’est à Paris qu’aurait dû se tenir l’édition 2020 des InterQ, un événement culturel qui rassemble le temps d’un week-end les normaliens et normaliennes de toutes les ENS.
Quarantaine des arts

Le Bureau des Arts, la culture sous toutes ses formes

Emma, Djurdja, Maud, Cyril, Ianis et Guillaume ont été élus à la tête du Bureau des Arts (BdA) de l’ENS en décembre. Fraîchement intégrés à l’École - promotion 2019 - ils sont étudiants en chimie, informatique, littérature, géosciences… leur point commun ? Une passion pour la culture, qu’ils ont voulu vivre pleinement en s’investissant dans la vie associative de l’École normale supérieure - PSL.
Considéré comme l’une des structures les plus actives du campus, les missions du Bureau des Arts sont multiples : organisation de sorties culturelles à destination des normaliens et normaliennes, tarifs réduits exceptionnels auprès de prestigieuses structures partenaires (la Comédie française, la Philharmonie, le Théâtre du Rond-Point…) et, cette année, l’accueil des Interculturelles ou « InterQ », pour les initiés.

Ce week-end, organisé aux beaux jours, réunit tous les ans dans une ENS différente les étudiants des Écoles participantes, logés sur place pour l’occasion. Spectacles ou expositions, concerts ou ateliers de dessin, DJ sets... toutes les formes d’art y sont représentées. Les ENS participantes étant chacune indépendante, c’est aussi un moment incontournable de convivialité et de rencontre pour les membres de ces cinq établissements (l'ENS-PSL, l'ENS de Lyon, l'ENS Paris-Saclay, l'ENS Rennes et la Scuola Normale Superiore di Pisa en Italie).

Cette année, les Interculturelles devaient se dérouler rue d’Ulm mais face à la situation sanitaire, l'équipe InterQ a dû prendre la décision difficile d’en annuler l’édition 2020. La déconvenue passée, l’idée d’un autre projet participatif a rapidement germé dans l’esprit des membres du BdA.
« Au vu de notre propre déception à l’annulation des InterQ, nous nous doutions que de nombreux artistes devaient aussi prendre cette nouvelle assez durement. » explique Emma.

 

Un projet artistique participatif pour garder le contact et l’inspiration

Mais c’est surtout le risque de la solitude et de l’ennui qui a décidé l’équipe à réinventer l’événement. Comment garder contact alors que la majorité des normaliens et normaliennes sont rentrés dans leur famille, aux quatre coins de la France, voire du monde ? Petit à petit, l’idée de la Quarantaine des Arts, alternative en ligne aux InterQ, s’est imposée avec un mot d’ordre :  « renouer avec les autres mais aussi avec l’inspiration artistique, puisqu’il y a beaucoup moins de choses à faire, en étant confiné » indiquent les membres de l’association. Et lorsque deux étudiantes de l’ENS Paris-Saclay ont contacté le BdA de l’École normale rue d’Ulm et proposé de s’impliquer dans l’organisation, il n’y avait plus de raison d’hésiter.

Le principe ? Organiser une exposition multimédia collaborative et accessible en ligne. « Nous avons lancé le premier appel à projet le 13 avril, en demandant aux étudiants issus des 5 ENS qui le souhaitent, de produire et de nous faire parvenir des œuvres d’arts numérisables : images, photos, vidéos, musiques, textes... tout est permis, du moment que cela peut être envoyé par mail ou sur serveur. » précise Djurdja.
Les œuvres seront ensuite consultables par le public sur de multiples plateformes, afin d’en optimiser l’accès pour tous : la chaine YouTube et les comptes Facebook et Instagram sont d’ores et déjà ouverts ; un site web verra le jour prochainement. « Nous voulons proposer un contact quotidien avec l’art et espérons que les artistes comme les spectateurs seront nombreux au rendez-vous ! » concluent avec enthousiasme les membres du BdA.

Les bons plans culture en ligne du BdA

Ce n’est pas parce que les musées et salles de spectacles ne sont plus accessibles que la culture est à l’arrêt. Nombre de structures partenaires du BdA proposent des initiatives en ligne, gratuites et accessibles à tous, pour continuer à s’émerveiller et à réfléchir sur le monde qui nous entoure. En voici une sélection :

Musique
- La Philharmonie de Paris et l’Opéra de Paris proposent des concerts et spectacles éphémères sur leur site web.

Théâtre
- Suivez la Comédie Française sur sa web TV La Comédie continue, avec notamment un spectacle diffusé tous les jours à 16h.
- Le directeur de La Colline, Wajdi Mouawad, partage son journal de confinement :
- Faites découvrir aux plus petits les arts de la scène avec les spectacles jeune public du Théâtre Paris-Villette diffusés en ligne.

Le BDA
De g. à d. : Djurdja, Cyril, Maud (devant), Emma, Ianis et Guillaume

 

Les membres du Bureau des Arts

Djurdja Raskovic est entrée à l'ENS après une classe préparatoire à Paris, elle étudie la littérature française, allemande et autrichienne. Elle souhaite orienter sa carrière vers la recherche en littérature et histoire, sur les transferts culturels dans l'espace européen au début du XXe siècle, en particulier sur la circulation Est-Ouest.
« Mon implication au sein du BdA me permet de mieux connaître les théâtres et les musées, de découvrir de nouvelles choses et de me laisser surprendre ! La perspective d'organiser des événements m'a également beaucoup attirée, ainsi que la possibilité d'être en même temps au Comité d'Organisation des Fêtes (COF) et de participer plus largement à ses activités. »

Cyril Conchon--Kerjan est entré à l'École normale en informatique après une classe préparatoire à Paris en mathématiques. Il profite de la pluridisciplinarité de l’ENS et de ses pôles de recherche pour nourrir sa curiosité, que ce soit en informatique, mathématique, philosophie, économie, histoire ou science cognitive.
« Être membre du BdA est pour moi l’occasion d'organiser des événements et des sorties dans des domaines artistiques qui me sont chers, en l'occurrence divers genres musicaux tels le jazz, le rock & métal mais aussi la danse contemporaine. »

Maud Lagier vient de Montreuil et après deux ans de classe préparatoire sciences BCPST, elle a intégré l'ENS en biologie. Si elle ne sait pas encore si elle veut faire de la recherche son métier, elle espère qu’étudier à l'École va lui permettre de découvrir de nombreux domaines.
« J’ai rejoint le Bureau des Arts car je cherchais m’investir dans la vie associative et ce lien possible à la fois entre le Comité d’organisation des fêtes et la vie des soirées et entre le monde de l'art parisien me motivait grandement. »

Emma Braithwaite a grandi à Grenoble avant de rejoindre l'ENS en littérature anglophone par le concours étudiant après une khâgne B/L et une licence d'anglais. Elle souhaite devenir enseignante-chercheuse en littérature anglaise et s’intéresse au traitement narratif des personnages muets.
« J'ai rejoint le BdA car j'étais particulièrement attirée par l'organisation des sorties culturelles et des voyages, mais aussi par ce qui touche aux relations avec nos théâtres partenaires. Cela me permet de me tenir au courant de l'actualité artistique parisienne. J'apprécie aussi de participer aux évènements du COF, comme la soirée LGBTQI+ Rouge et Noire. »

Ianis Huin-Sesnis vient de Lorraine et étudie désormais au département de Géosciences de l’ENS, après deux ans de classes préparatoires en sciences de l’ingénieur à Metz, et une année passée à Telecom Paris. Il souhaite se diriger vers la recherche en glaciologie, dans une approche la plus physique et mathématique possible.
« N'étant pas originaire de Paris, le BdA était pour moi associé à la découverte de la vie culturelle parisienne, et d'en faire profiter au maximum mes camarades de l'École. La position particulière du BdA à cheval avec le COF permet à chacun de s'y retrouver. »

Guillaume Duchemin est originaire de Marcoussis dans l’Essonne, dans la banlieue sud de Paris. C’est une passion pour l’enseignement qui l’a poussé vers l’ENS, qu’il a intégré en chimie après une classe préparatoire. Il souhaiterait également travailler dans la recherche biomédicale publique et plus spécialement sur les maladies dégénératives.
« À l’instar de mes camarades, c’est le fait de découvrir la vie culturelle parisienne, de monter des partenariats avec des salles de concert et des théâtres, d’organiser la vie étudiante et certains des grands événements de l’École (Rouge et Noire, InterQ) et de découvrir les rouages de l’associatif qui m’ont poussé à rejoindre le BdA. »