ENTRE exil et hospitalité
Séminaire Articulations Philosophiques et Psychanalytiques
Entre exil et hospitalité, que se passe-t-il ? Quelles temporalités se croisent ? Quelles langues s’articulent ? Ces questions seront posées avec les outils de la philosophie et de la psychanalyse, mais aussi de la littérature. Le séminaire APP (Articulations Philosophiques et Psychanalytiques) est ouvert à toutes et à tous.
ENTRE exil et hospitalité : entre temps, entre autres, entre nous, entre impossibilité et nécessité, entre exil et hospitalité, parfois une charnière, parfois un charnier... ça tient à un « e », une disparition, ou à un fil, une filiation, « une filiation au langage, tout simplement ». C’est Edouard Glissant qui a mis sur la voie de cette filiation au langage, et l'idée est de continuer à l’explorer avec Emmanuel Levinas, Jacques Derrida, Jacques Lacan, Frantz Fanon, entre autres. Un espace à partager entre autres, tel est ce que construisent l’exil et l’hospitalité. Cet espace est tissé de temps pluriels : donner hospitalité n’est pas seulement donner un lieu, mais donner au présent un passé et un futur habitables – retissant les temps fracturés par l’exil. Que telle puisse être l’œuvre du langage, « tout simplement », c’est ce qu'il faudra chercher à déplier, encore.
Dates
Le séminaire aura lieu les jeudis de 20h à 22h en Salle Celan.
Les 17 octobre ; 28 novembre ; 19 décembre ; 16 janvier ; 13 février ; 13 mars ; 10 avril ; 15 mai.
Séance du 28 novembre
« Rien n’est juste une seule chose », a dit dans un entretien la poète américaine Diane Seuss (dont Sabine Huynh a traduit le travail). Cette citation pourrait résumer le parcours de Sabine Huynh. Devenue étrangère dès son plus jeune âge, elle l’est restée toute sa vie par choix, en s’imposant des exils, en refusant l’appartenance identitaire et en rejetant l’enfermement des définitions. Cette conscience aiguë de la multitude que le soi contient a mené Sabine Huynh sur les chemins de l’errance et de la réinvention constante d'elle-même, mais aussi sur la voie de l’écriture, de la poésie autobiographique, du plurilinguisme et de la traduction littéraire, des lieux d’ancrage dont elle nous présentera des exemples.
Séance du 16 janvier
Line Ryberg Ingerslev, Philosopher at the Center for Subjectivity Research (Denmark)
The Ethical Motivation of Memory Work. In his Zürich Lectures from 1997 W.G. Sebald argued that there is a lacuna in German literature concerning the Allies’ firebombing of German civilians and German cities during WW2. According to Sebald, the German writers did not write about what they had been witnessing and for that reason a whole generation did not have any shared, collective memory of these events. The traumatic memories had not been inscribed into language, to use a very helpful phrase from Dorothée Legrand. In cases where a group has experienced and participated in traumatizing events, it might be the case that such events are misrepresented or not represented at all in the collective memory. I want to consider whether in such cases, we can talk of collective amnesia, as it allows me to focus on some of the mechanisms at stake in collective memory. Further, I will argue that what I call memory work involves an active commitment to self-understanding also at a collective level. Once we understand better the notion of memory work, we can understand why and how it is ethically motivated.
Mis à jour le 8/1/2025