Au grand jour. Lettres (1920-1930) - Un album

Chaque vendredi, les éditions Rue d'Ulm vous offrent un livre. #laculturechezvous

Cet album rassemble des lettres rédigées entre 1920 et 1929 par le poète André Breton à sa femme Simone Kahn. Une immersion dans l'intimité d'André et de l'histoire du surréalisme des années 1920 grâce à un ensemble de documents, souvent inédits.
Breton
Simone Kahn et André Breton, vers 1921. photographie © Collection particulière

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(liens valables jusqu'au 23 avril 2020)

Résumé

André Breton souhaitait vivre avec sa première femme Simone Kahn « au grand jour » (lettre du 15 novembre 1928). De sa rencontre avec elle en 1920 jusqu’à leur rupture en 1929, le poète a fait des lettres qu’il lui a adressées son lieu d’expression privilégié. Il y a, sans rien voiler, décrit son parcours intellectuel et poétique, de Dada au Second manifeste du surréalisme, du 42 rue Fontaine à tous les cafés, foires et lieux de réunion et de manifestations à Paris et en France. Mais la correspondance est aussi le lieu le plus intime de cette période, où se donne à voir dans toute son étendue ce qu’il nomme « l’amour-folie ».

Cet album fait écho à l’exposition consacrée fin 2017 à cette correspondance : elle rassemblait de nombreux manuscrits des lettres d’André Breton, mais aussi des manuscrits de Simone Kahn ainsi que des ouvrages et photographies de la période. L’ouvrage permet de mieux comprendre la portée de la relation du poète avec Simone, grâce à un ensemble de documents, souvent inédits, qui nous font entrer dans l’intimité d’André et de l’histoire du surréalisme des années 1920. Et il met en avant la personnalité singulière de Simone Kahn. Ces documents sont accompagnés de textes de spécialistes (historiens de l’art, littéraires et philosophes).

Publié dans la collection « Æsthetica » des éditions Rue d'Ulm, sous la direction de Katia Sowels et Jules Colmart. Préface de Michel Murat. Volume en collaboration avec la bibliothèque de l’ENS et de l'EUR Translitteræ.

 

Découvrez aussi la correspondance d'André à Simone Breton lue par Christian Gonon de la Comédie Française pour La Voix d'un texte.

Les éditeurs du volume

Jules Colmart est élève en histoire de l’art et philosophie et Katia Sowels est doctorante en histoire de l’art (programme SACRe) à l’École normale supérieure. Ils ont été les commissaires de l’exposition d’André à Simone Breton. Lettres, 1920-1929 : « Dans quelle lumière extraordinaire la toute-sincérité est-elle possible ? » (Bibliothèque de l’ENS, 16 octobre 2017-31 janvier 2018).

Avec les contributions de Philippe Dagen (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Alice Ensabella (Sapienza Università di Roma et Université de Grenoble), Michel Murat (Paris 4-Sorbonne et ENS), Sean O'Hanlan (Stanford University et Metropolitan Museum of Art), Georges Sebbag.

 

Le point de vue d'Emmanuelle Sordet, directrice de la Bibliothèque des Lettres et Sciences humaines et sociales de l’ENS

La Bibliothèque des Lettres et le département d’Histoire et Théorie des arts de l’École normale supérieure ont organisé, fin 2017, l’exposition de plus de vingt manuscrits issus de la relation épistolaire entre André Breton et Simone Kahn. Rendu possible grâce aux soutiens exceptionnels de Sylvie  Collinet-Sator, fille de Simone Kahn, de l’association Atelier André Breton et d’Aube Breton-Elléouët, fille d’André Breton, l’évènement a donné à voir pour la première fois ces lettres autographes si importantes pour comprendre non seulement l’œuvre d’André Breton et le surréalisme dans la décennie 1920, mais aussi la figure plus subtile de l’homme et les nuances de sa trajectoire. Car, dans l’essence du texte comme dans la matérialité de l’écrit, se manifestent le rythme d’un quotidien habité, les élans et les doutes d’une relation amoureuse, intel-lectuelle et humaine complexe.

Si ces lettres nous parlent, c’est qu’elles sont adressées. Le commissariat de l’exposition, en centrant les énergies sur la destinataire – Simone Kahn – dont les lettres n’ont pas été conservées, a adopté un point de vue qui nous porte au-delà de l’histoire officielle et de ses nombreuses éclipses, en rendant sensible l’aura, le regard, la  personnalité de cette femme qui fut une figure majeure du surréalisme naissant, érudite, critique, collectionneuse, artiste. Le présent ouvrage veut garder la trace de cet évènement : il rassemble les textes, images et corpus convoqués pour l’exposition, et réunit des contributions suscitées à l’occasion de la journée d’étude qui l’a conclue. L’ensemble, dans sa vivacité et sa diversité, vient prolonger la lumière que conféra l’exposition à la salle historique de la Bibliothèque, transformée pendant quatre mois en maison de verre, où le jour semblait filtrer à travers les yeux de Simone et les mots d’André.

Extrait de l'avant-propos de l'ouvrage

 

À propos de la collection « Æsthetica » des Éditions rue d'Ulm

 

Contribuer à une réécriture de l’histoire et de l’anthropologie du fait esthétique, participer à la réflexion contemporaine sur les arts du passé et du présent, d’Occident et d’ailleurs: tels sont les deux objectifs de cette collection qui, inaugurée en 2003 aux éditions de la Rue d’Ulm, se développe aujourd’hui avec le soutien du Musée des arts africains, océaniens et américains du quai Branly.

 

La collection se propose de donner à (re)lire des écrits d’artistes, des textes relevant de la critique, de la philosophie, de l’histoire ou de l’anthropologie de l’art, oubliés ou jamais traduits, dont le rôle a été souvent déterminant. Elle publie également des essais originaux, interrogeant à la fois les traditions iconographiques occidentales et non-occidentales, les théorisations qu’elles ont suscitées et les pratiques artistiques d’aujourd’hui.

 

Visant à restituer à l’esthétique sa dimension originaire, la collection s’attache à présenter et à analyser la diversité des propositions théoriques sensibles qu’élaborent les arts plastiques, la musique, le théâtre ou l’action rituelle.