Découvrez les Savoirs de l’Ecole : L'essence de la démocratie

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Découvrez cinq podcasts audio et vidéo sélectionnés parmi 15 ans d'archives de l'ENS-PSL. Des savoirs à découvrir, redécouvrir et partager pour continuer de s’ouvrir au monde.
Garfield Monument © Pixabay
Garfield Monument © Pixabay

À la Une cette semaine :  L’essence de la démocratie

À l’heure où la stratégie du chaos pourrait menacer la démocratie américaine, interrogeons nous à nouveau sur les fondements de la démocratie.
Comment s’est formé le concept de démocratie moderne ?
Un gouvernement par et pour le peuple : est-ce une vérité politique paradoxale ?
L'expansion de ce que nous nommons "démocratie" est-elle favorisée, ou au contraire entravée, par l’idée que ce régime est universel ?
Assistons-nous à l’émergence de nouvelles oligarchies ? À qui profite les politiques publiques ?
Enfin, quels sont les éléments nécessaires au bon fonctionnement de la démocratie ?

Des réponses en cinq podcasts sélectionnés pour vous parmi les "Savoirs de l'ENS-PSL" et toujours en libre écoute.

Les podcasts Savoirs.ens

Li Jianming (professeur d’histoire moderne et contemporaine à l’Université Fudan), propose de revenir sur la naissance de démocratie moderne, issue de l’époque de la révolution américaine.  
La démocratie figure depuis longtemps au rang des notions clés du discours politique mondial ; mais les récits historiques qui retracent la formation de la démocratie moderne s’intéressent généralement à l’héritage de la République romaine, au système représentatif et au Parlement de l’Angleterre médiévale ou à la Révolution et aux Lumières du XVIIIe siècle en France, négligeant voire omettant l’importance de la Grèce antique et de la Révolution américaine au XVIIIe siècle. Or la notion de démocratie que nous connaissons aujourd’hui est issue de cette époque de la révolution américaine, après avoir traversé toute une série d’affinages, d’extensions et de compléments. Les acteurs de la révolution américaine ont engagé de vifs débats autour du concept de démocratie ;  ils ont élargi et modifié la signification de la démocratie dans le contexte linguistique complexe de la révolution, en établissant la distinction entre « démocratie pure » et « démocratie représentative », démocratie ancienne et démocratie moderne, et en favorisant la convergence entre démocratie et république ; c’est ainsi qu’ils ont forgé le concept de démocratie moderne, et toute l’idéologie qui lui est associée. Conférence de Li Jianmin, professeur invité par le labex TransferS en avril 2017. À cette occasion, il a donné 3 exposés sur le thème:  « La culture politique à l’époque de la fondation des États-Unis ».

 

Une conception ancienne de la démocratie affirme que la valeur de ce régime tient non seulement à ce qu’il donne à tous les citoyens la possibilité de participer à la prise de décision collective mais aussi à ce qu’il tend à produire de bonnes décisions, informées par les savoirs et compétences dispersés au sein du peuple. L’autorité des décisions démocratiques dérive dans cette perspective à la fois du caractère égalitaire et de la valeur épistémique des procédures qui les produisent. Une critique récurrente suggère toutefois que cette conception de la démocratie est incohérente. Charles Girard (Université Jean Moulin - Lyon 3) analyse pour cela les prémisses du raisonnement sous-tendant cette critique, selon lesquelles 1) il est des vérités dont la prise de décision politique doit se soucier ; 2) le peuple n’est pas l’instance la plus compétente pour identifier ces vérités ; et 3) il faut confier le pouvoir à ceux qui sont de ce point de vue les plus compétents. Conférence donnée le 24 avril 2017 dans le cadre des Lundis de la Philosophie.

 

Est-ce que l’expansion de ce que nous pouvons nommer "démocratie" est favorisée ou au contraire entravée par l’idée que ce régime est universel ? Florent Guénard (Université de Nantes) s'intéresse aux arguments qui défendent l’universalisme démocratique, puis ceux qui permettent d’établir une position relativiste, que celle-ci soit modérée ou radicale. À la lumière de ces arguments comment pouvons-nous aujourd’hui penser les relations entre la démocratie et l’universel — et quelle importance qu’il peut y avoir à le faire ? Exposé du 19 mars 2018 dans le cadre des Lundis de la Philosophie 2017-2018.

 

Le système démocratique et ses failles dans le monde (France et États-Unis notamment) par Patrick Savidan (Université Paris-Est Créteil). Pour expliquer le renforcement des inégalités et l'augmentation de la pauvreté et de la précarité, il est fréquent d'invoquer, outre des facteurs d'ordre strictement économique, le poids de l'individualisme et des égoïsmes, le renforcement des oligarchies fondé sur le pouvoir des élites économiques, administratives et politiques. Mais le problème se pose-t-il bien en ces termes ? N'avons-nous pas plutôt affaire à une difficulté autrement plus redoutable, tenant à un conflit de plus en plus marqué entre des formes distinctes de solidarité qui ouvre sur une sorte de démocratisation du sentiment et des aspirations oligarchiques?  Conférence le 27 mars 2017 dans la série Philosophie politique dans le cadre des Lundis de la Philosophie de l'ENS.

 

L’historien Pierre Rosanvallon (Collège de France) propose une réflexion sur le bon fonctionnement d’une démocratie aujourd’hui autour de la dimension représentative, la confiance liant les gouvernants et les gouvernés, et la légitimité des décisions prises par ceux qui ont le pouvoir. Exposé donné le 24 novembre 2016 lors de l'inauguration du Centre européen d’études républicaines (CÈDRE).