Derniers poèmes - Herman Melville

Tous les vendredis, les éditions Rue d'Ulm vous offrent un livre. #laculturechezvous

Cette semaine, les éditions Rue d'Ulm vous proposent deux suites de pièces en vers de l'auteur du cultissime Moby Dick. Derniers textes publiés du vivant de Melville et parus dans un tirage confidentiel destiné à ses proches, ils nous parviennent comme le précieux testament d’un romancier qui fut aussi poète.
Herman Melville (détail), 1870. Peinture à l'huile par Joseph Oriel Eaton.
Herman Melville (détail), 1870. Peinture à l'huile par Joseph Oriel Eaton

Téléchargez le livre en format ePub
Téléchargez le livre en format PDF
(liens valables jusqu'au 25 février 2021)

Résumé

Sont ici rassemblées deux suites de pièces, « Marines mineures », tirées de John Marr et autres marins, et « Fruits de voyages d’antan », extraits de Timoléon, etc., que Melville publie plus de trente ans après avoir presque définitivement abandonné la prose à la suite du fiasco de son huitième roman, L’Escroc à la confiance.

Ces recueils, bien que parus dans un tirage confidentiel destiné à un cercle restreint de proches, reçurent toute l’attention de l’auteur, qui les composa et les révisa avec soin. Derniers textes publiés du vivant de Melville, ils nous parviennent comme le testament d’un romancier qui fut aussi poète. Confronté à l’oubli de ses contemporains, Melville développe dans ces poèmes une méditation obsessionnelle, tantôt amère, tantôt ironique, sur la création artistique et son devenir, sur la mémoire et sa transmission, sur la renommée et la postérité de l’artiste.

Renonçant à l’élan en avant de la prose, l’écriture opte pour le véhicule du vers qui fait retour sur le passé et tente de prendre le temps à rebours. Mais si l’œuvre se souvient de la vie, vie de marin d’abord, dans John Marr, puis du temps des pérégrinations dans le monde méditerranéen de Timoléon, elle s’efforce en même temps de se déprendre du seul mode élégiaque pour s’abandonner à une rêverie immémoriale.
Peu connus en France, et même outre-Atlantique, ces ultimes textes brillent d’une singulière fulgurance qui jette un éclat rétrospectif sur le reste de l’œuvre.

Texte américain/français
Édition d’Agnès Derail et Bruno Monfort
Préface de Philippe Jaworski
Avec la collaboration de Thomas Constantinesco, Marc Midan et Cécile Roudeau

 

L’auteur et les traducteurs

Connu de ses contemporains comme le marin qui écrivit un exotique roman d’aventures polynésien, Taïpi (1846), Herman Melville (1819-1891) doit aujourd’hui sa renommée à Moby-Dick (1851) – peut-être le grand roman américain par excellence. Mais à côté, ou plutôt à la suite, de l’oeuvre en prose, marquée au double sceau de l’échec commercial immédiat et de la reconnaissance critique posthume, Melville, alors qu’il occupe un poste d’inspecteur des douanes à New York, se consacre à une intense activité poétique dont témoignent les quelque 18 000 vers du monumental Clarel, publié en 1876, ainsi que trois recueils en « vers mineurs ». Parmi eux, John Marr et autres marins en 1888 et Timoléon, etc. en 1891.

Agnès Derail-Imbert, ancienne élève de l’ENS-Fontenay et agrégée d’anglais, est maître de conférences à l’ENS-Ulm et à l’université Paris-Sorbonne. Elle a publié en 2000 Moby-Dick : allures du corps (éditions Rue d’Ulm), ainsi que de nombreux articles sur la littérature américaine du XIXe siècle.

Bruno Monfort, ancien élève de l’ENS-Ulm et agrégé d’anglais, est professeur à l’université Charles de Gaulle-Lille III. Il est l’auteur d’une thèse sur les nouvelles de Melville et ses travaux portent sur la littérature américaine du XIXe siècle. Il a notamment publié en 2000 Hawthorne et ses nouvelles : le territoire du presque (Ellipses).

Thomas Constantinesco, ancien élève de l’ENS-Ulm et agrégé d’anglais, enseigne à l’université Paris-Diderot. Il est l’auteur d’une thèse et de plusieurs articles sur les essais de Ralph Waldo Emerson.

Marc Midan, ancien élève de l’ENS-Ulm et agrégé d’anglais, est professeur en classes préparatoires littéraires au lycée Pierre-d’Ailly à Compiègne. Il prépare une thèse sur les rapports liant l’œuvre de Melville à celle de John Milton.

Cécile Roudeau, ancienne élève de l’ENS-Ulm et agrégée d’anglais, est maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne nouvelle. Spécialiste de littérature américaine et de traduction, elle a notamment publié en 2004 Le Pays des sapins pointus (éditions Rue d’Ulm), traduit de l’œuvre de Sarah Orne Jewett.

 

À propos de la collection « Versions françaises » des Éditions rue d'Ulm

Créée en 2001 et dirigée par Lucie Marignac, la collection « Versions françaises » reflète les démarches critiques et interdisciplinaires de l’École. Curiosité, intérêt, admiration, attachement – tout lecteur a, un jour ou l’autre, éprouvé ces sentiments pour un texte qu’il lui semblait découvrir, réinventer, s’approprier. Ce texte est devenu le sien, celui qu’il voudrait lire et relire, éditer, traduire, annoter, présenter, commenter.
Rejoignant l’une des traditions les plus anciennes de l’École normale, ses élèves et anciens élèves, enseignants et chercheurs s’attachent ici à faire connaître « leur » texte, un auteur, une période, un mouvement d’idées, une forme d’écriture dont ils sont parfois devenus « spécialistes ». Texte important, souvent négligé, jamais traduit, inédit ou épuisé, indisponible. Ainsi peuvent se redessiner, à partir de fragments divers, certains ensembles oubliés, et s’affirmer peu à peu la cohérence des ces « versions françaises ».