L’art de la rhétorique et l’amour des bons mots

À la découverte des debaters de l’ENS-PSL

Quel est le point commun entre Déborah Monadé, étudiante en littérature à l’ENS, Baptiste Coquinot, normalien au département de physique et Armand Terrien, avocat aux barreaux de Paris et de New York ? Tous trois ont suivi pendant leurs années à l’École le cours de debating de l’ENS pour s’initier à l’art délicat des joutes oratoires… in English, please. À l’occasion de l’édition 2021 du prestigieux tournoi de la French Debating Association, rencontre avec trois passionnés, pour qui l’amour des mots ne va pas sans humour et convivialité.
Déborah Monadé et Baptiste Coquinot, deux des six membres actuels du debating club de l’ENS et Armand Terrien, alumnus et membre de 2004 à 2006
Déborah Monadé et Baptiste Coquinot, deux des six membres actuels de l’équipe de debating de l’ENS et Armand Terrien, alumnus et membre de l’équipe 2006

This house would rather be a night owl, This house believes that love is selfish, This house believes that what matters is the journey and not the destination, This house believes that democracy is outdated (1) … Derrière ces intitulés solennels et énigmatiques se cachent les quelques sujets, appelés motions, qui ont récemment enflammé les matchs de debating de l’ENS. Car depuis quelques semaines, se déroule le grand tournoi annuel de la French Debating Association. Lors de chaque match les idées fusent et les arguments s’aiguisent. Les participants retiennent leur respiration, puis se lancent, prêts à manier le verbe pour défendre avec force et finesse un point de vue qui leur est imposé. Qui eut cru que quelques mots puissent déchaîner tant de passion, d’imagination, mais aussi d’humour ?

 

Travail d’équipe, mots d’esprit et adrénaline

Les étudiants qui pratiquent le debating à l’École normale s’affrontent régulièrement sous forme de joutes oratoires en anglais opposant deux équipes. L’une d’elle, qui représente le gouvernement, défend la motion proposée, tandis que l’opposition cherche à convaincre le jury de la rejeter. En assistant d’abord au premier semestre au cours de debating, initié par Dorothée Butigieg à l’ENS en 2004, les étudiants ont ensuite la possibilité de rejoindre l'équipe de debating de l’École au second semestre de l’année universitaire. Elle affronte ensuite régulièrement des équipes d’autres établissements lors de matchs amicaux mais aussi à l’occasion de l’incontournable tournoi de la French Debating Association, dont l’édition 2021 est actuellement en cours.

Armand Terrien, alumnus de l’École est un pionnier de la toute première équipe de debating de l’ENS (2005), celle qui a remporté le tournoi de la FDA de 2006, amenant le club à débattre lors de la désormais traditionnelle finale à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui avocat aux barreaux de Paris et de New York, il reste très lié à l’École et à ce club. Éloigné un temps des tournois de la FDA « parce qu’il [lui] semblait sain de tourner la page de la vie étudiante », Armand y est revenu de manière progressive depuis trois ans. D’abord en participant à un match d’anciens, « pour retrouver le grand frisson », puis pour rendre service à l’occasion, comme chairman ou jury : « cela permet de revoir des amis et de s’assurer que cette belle aventure se perpétue ». Il se souvient avec nostalgie des débuts du club : « j’ai rejoint le cours de debating l’année de sa création. Aucun de nous ne savait vraiment trop à quoi s’attendre, et nous formions un groupe hétéroclite mais certainement pas pléthorique. Nous nous sommes retrouvés sur le plaisir des bons mots et des jeux de mots d’autant plus douteux que les traductions les plus approximatives ou caricaturales ne nous faisaient pas peur – bien au contraire. Alors quand l’opportunité s’est présentée de poursuivre l’aventure via la création du club de l’ENS, en plus devant un public et dans un esprit de rivalité bonne enfant avec des écoles d’ingénieurs, nous avons tous signé des deux mains ! »

Quinze ans après, l’esprit de convivialité, le plaisir des étudiants à ciseler leurs idées et à débattre semblent toujours intacts. « Pendant les cours, j’ai beaucoup aimé les débats auxquels j’ai assisté et participé », témoigne Déborah Monadé, normalienne en première année au département Littératures et langage et membre actuelle de l'équipe de debating. « Tout m’a plu : le travail en équipe, la rédaction des speeches, l’humour et l’adrénaline pendant les matchs ! J’ai donc rejoint sans hésiter l’équipe de debating au deuxième semestre. » Initiée au debating grâce à une professeure d’anglais passionnée de son ancien lycée, Déborah se trouve assez réservée et souhaite avant tout être plus à l’aise à l’oral. La normalienne a découvert l’existence de ce cours en début d’année, dans la brochure de l’Espace des Cultures et Langues d'Ailleurs (ECLA) de l’École et lors d’une présentation de Dorothée Butigieg, « qui insistait beaucoup sur l’amour de la rhétorique et l’humour. » Pour Baptiste Coquinot, en troisième année de physique à l’ENS-PSL, rejoindre le cours de débat était avant tout l’occasion d’améliorer son anglais « tout en s’amusant ». Le normalien s’est rapidement pris au jeu et a décidé de « prolonger le plaisir » en rejoignant l’équipe au second semestre. « Toujours, on s’amuse bien et on travaille bien », affirme-t-il avec chaleur.

 

Le prestigieux tournoi de la French Debating Association

L’équipe de debating de l’ENS est cette année composée de six membres : Noé Clavier, Baptiste Coquinot, Louise Harari, Déborah Monadé, Lucas Person et Nawal Yahiaoui. Elle applique un système de rotation lors des débats puisque le nombre de participants imposé est de cinq speakers. Les membres sont épaulés par un coach, rôle tenu par Dorothée Butigieg pour l’équipe de l’École. « Même si nous réalisons des monologues, c’est avant tout un travail d’équipe », explique Baptiste. Car pour une motion (le sujet du débat) à défendre ou combattre, les deux équipes qui s’affrontent doivent avoir chacune une ligne directrice. Elles doivent présenter des arguments de manière organisée et choisir une ligne d’équipe, c’est-à-dire une histoire à raconter qui lie les interventions de ses membres et appuie son argumentaire.
Et les règles du tournoi de la French Debating Association, inspirées par le World Schools Style debate, une forme de débat très populaire dans le monde anglo-saxon, sont très strictes. Créé en 1993 avec quatre équipes seulement, ce tournoi voit désormais s’affronter chaque année des équipes de 19 grandes Écoles et universités comme Polytechnique, l’ENSAE, HEC, Centrale Paris, les Ponts et Chaussées, Télécom Paris, l’université Paris II Panthéon Assas, l’ENS, etc., Le tournoi commence traditionnellement en janvier pour se terminer en mars par sa légendaire finale à l’Hôtel de Lassay, la résidence du Président de l’Assemblée nationale, en présence d’un jury composé d’ambassadeurs, de représentants politiques et de personnalités de la presse anglophone.

Le tournoi de la FDA est géré bénévolement par deux secrétaires généraux, Shanica De Silva et Borith Khaou. Comme les tournois sportifs, il se structure autour de pools, quarts et demis finales et s’achève par la grande finale, le tout ayant lieu exceptionnellement en ligne pour l’édition de 2021. « On ressent vraiment « l’esprit de corps » de l’école que l’on représente pendant les matchs, où le public est composé d’élèves des deux écoles en compétition », témoigne Baptiste. « C’est très important, surtout lorsque les matchs ont lieu en présentiel. Quand les speakers parlent, les membres du public crient « hear hear » pour soutenir les arguments de leur école, et « shaaaame » pour déstabiliser l’équipe adverse. Cette année malheureusement c’est plus compliqué à distance, mais le public nous soutient dans le chat ! »

Baptiste est Prime Minister, il est le premier à prendre la parole lors des débats. Son rôle est un peu particulier et très cadré, car plutôt que de développer un argument, il doit présenter la dialectique que mettra en œuvre l’équipe, sa ligne générale et celles de ses différents débatteurs. Une mission cruciale puisque la compréhension de l’argumentation repose en bonne partie sur la présentation de cette logique d’équipe. Du côté des sujets, le normalien apprécie ceux qui laissent la porte ouverte au rire : « les meilleures motions sont celles qui nous permettent de faire un peu d’humour. C’est une caractéristique de ces débats : on fait beaucoup de blagues », sourit Baptiste. Un point de vue que rejoint Déborah : pour la normalienne, « plus le sujet est drôle, plus nos discours le-sont et plus le match se passe bien. Cela ne veut pas dire que cela garantit la victoire, il y a bien d’autres critères, mais comme on se fait rire mutuellement, et que l’on voit rire le jury, cela enlève une part du stress. »

Déborah est middle speaker, c’est-à-dire qu’elle est la deuxième, troisième ou quatrième personne à parler sur les cinq membres d’une équipe. Les middle speakers défendent chacun un argument, et doivent également avant leur discours faire une re-buttal, une « réfutation » du speaker précédent de l’équipe adverse. L’étudiante explique : « il y a dans ce rôle une part d’improvisation, qui est la partie que je redoute le plus avant le match, mais que je préfère pendant. J’ai toujours peur de ne rien avoir à dire au moment d’improviser, mais souvent, on a tellement réfléchi au sujet et à notre ligne d’argument, que lorsque le membre de l’autre équipe parle avant nous, le contre-argument vient assez vite. C’est alors le moment du discours où l’on peut le plus s’emporter contre l’adversaire - tout en restant poli, et souriant - et où ressort toute la tension du match ! »

 

Tisser de nouvelles amitiés et gagner en compétences

Et si cette année le tournoi a lieu à distance, les étudiants ont su s’adapter et se réunissent régulièrement en ligne pour préparer les matches : « il s’agit de travailler ensemble sur la ligne que l’équipe adverse pourrait tenir, pour préparer des objections, et de s’entraîner également à répondre aux objections que l’équipe adverse pourrait nous faire », détaille Déborah. « La préparation d’un match est assez intense car concentrée sur quatre jours, entre le moment où l’on reçoit la motion et celui de la rencontre », ajoute la normalienne. Les étudiants envoient d’abord leur team-line à leur coach, Dorothée Butigieg, puis l’ajustent selon son retour, et écrivent ensuite leurs speeches avant de répéter. La normalienne regrette de ne pas retrouver l’ambiance effervescente des débats en salle mais reste positive : « nous voir tous les soirs avant chaque match nous a aussi permis de mieux nous connaître, d’être plus à l’aise entre nous, et de rire et de digresser de plus en plus souvent, même à distance. »

Pour Armand, membre de l’équipe il y a une quinzaine d’année, ces moments de préparation étaient également précieux, des temps d’échanges à la fois intimes et conviviaux, où les idées s’échappaient sans cesse et s’entrecroisaient avec passion : « au-delà de l’électricité des débats eux-mêmes, en salle Dussane à l’ENS et évidemment à l’Assemblée nationale pour la finale, mes meilleurs souvenirs sont ceux des séances pré-match », se souvient-il. « Nous nous retrouvions pour bruncher vers 10h du matin le dimanche au fin fond du XIIe arrondissement, et nous nous quittions à l’heure du dernier métro après avoir débattu sans fin du sens du sujet, de ses enjeux, de la cohérence, de la légèreté et de l’efficacité de nos arguments : construire une ligne narrative à la fois subtile et implacable, confier certains mots à celui ou celle qui les porterait le mieux, peser puis écarter ou remodeler sans fin les idées les plus farfelues, anticiper au mieux tous les écarts que pourrait faire l’adversaire ou les écueils que pourrait receler la motion. Ce fut le creuset d’amitiés qui durent toujours. Ces moments m’ont aussi permis de nourrir  un sens de l’écoute, du respect et de la synthèse, crucial dans le métier que j’exerce aujourd’hui. »

Aujourd’hui avocat spécialiste de contentieux international des affaires et d’arbitrage, Armand reconnait volontiers que son expérience du debating à l’École lui a été également bénéfique d’un point de vue professionnel : « quand je plaide, comme un debater, je suis extrêmement sensible aux réactions de ceux qui m’écoutent – les juges comme la galerie. Quand je siège comme arbitre, je dois faire preuve à la fois de l’impartialité certes amusée du chairman et de l’exigence mêlée de compréhension des membres du jury, avec en plus une dimension inquisitoriale qui n’est pas sans rappeler l’art du whip au debating. Mon métier consiste à composer avec les sensibilités de parties qui viennent de cultures juridiques parfois très éloignée, voire pour lesquelles le champ du droit est terra incognita ; manier et transposer des abstractions, des émotions ; donner corps à des chiffres ; mettre en scène et interpréter une histoire, mais avec des règles du jeu extrêmement strictes et complexes, qu’il faut savoir apprivoiser sans jamais les bafouer. Au début de ma carrière, le debating m’a indéniablement permis de faire preuve de recul sur toutes ces choses.  Avec l’effronterie de mes vingt ans, je dirais presque qu’il m’a permis d’atteindre plus vite que d’autres le moment où la technique devient art, et en tout cas celui où le travail devient un jeu. »

Déborah et Baptiste, encore étudiants, constatent eux aussi l’impact positif du debating club sur leurs études. Pour Baptiste, l’intérêt pédagogique du debating est avant tout de pouvoir travailler son oral en anglais, une capacité « indispensable » dans le monde de la recherche selon lui : « entre les cours, les séminaires ou autres poster sessions, on en a besoin tout le temps. L’aisance en anglais est très utile pour enseigner et mettre en avant ses travaux dans la communauté scientifique. »
Déborah considère que la méthode imposée pour écrire les speeches l’a beaucoup aidée pour réaliser des exposés dans d’autres disciplines. « Deux des critères essentiels sur lesquels le jury nous attend au tournant sont le signposting (balisage) et le teamwork (travail en équipe). Il s’agit d’annoncer clairement ses parties, de les résumer, et de faire référence à plusieurs reprises dans son discours à ce que les autres membres de l’équipe ont dit avant, et à ce qu’ils vont dire ensuite. J’ai repris cette logique pour un exposé de littérature en groupe et cela m’a beaucoup aidé à clarifier mon propos, mais aussi à montrer la cohérence entre les différents arguments de chacun », affirme l’étudiante. Comme Baptiste, avoir rejoint l’équipe de debating est aussi pour elle un bon moyen de s’amuser, tout en travaillant son anglais. « De plus, c’est une belle occasion de représenter l’ENS et, peut-être de gagner devant des publics assez impressionnants » ajoute la normalienne.
Armand quant à lui met en avant « la discipline, l’humilité et la confiance en soi que donnent le pouvoir et la responsabilité de se lever devant 500 personnes pour faire rire et convaincre, et en plus dans une langue qui n’est pas la vôtre, quel que soit votre degré de maîtrise de cette langue. Et parce que, dans des siècles et des siècles vous pourrez dire « oui, j’ai joué au Pictionary chez Dorothée Butigieg » ajoute avec humour l’avocat, en clin d’œil à son ancienne coach de debating et aujourd’hui amie.
Car au-delà acquérir de nouvelles compétences telles que l’aisance à l’orale ou la construction d’une argumentation, Déborah, Baptiste et Armand sont unanimes : rejoindre l’équipe de debating, c’est aussi l’occasion de faire de nouvelles connaissances et de tisser des liens d’amitiés, précieux et indéfectibles.

(1) Traduction : Mieux vaut être du soir plutôt que du matin, L’amour est égoïste, Ce qui compte est le chemin et non la destination, La démocratie, c'est démodé

 

À propos de Déborah Monadé
Déborah Monadé est actuellement en 3e année de lettres modernes à Paris III et normalienne au département littératures et langage. Elle a grandi à Levallois-Perret, en banlieue parisienne où elle a fait la quasi-totalité de sa scolarité. « J’aimais beaucoup la lecture et petite, je souhaitais devenir libraire - j’avais une vision assez naïve du métier, je croyais qu’il consistait essentiellement à lire et à parler de livres, mais un stage en librairie en classe de 3e m’a fait comprendre que le métier était autrement plus difficile ! » La même année, lors d’une présentation sur l’orientation, Déborah découvre qu’il est possible de poursuivre des études de littérature bien après le lycée. Elle décide donc de s’orienter dans la voie de l’enseignement et de la recherche. Après deux ans au lycée Léonard de Vinci en seconde et en première littéraire, elle entre en terminale à Louis-Le-Grand, puis en classe préparatoire A/L à Henri IV avant d’intégrer l’ENS-PSL. « L’École normale me semblait être une belle porte d’entrée sur le monde de l’enseignement et de la recherche » déclare-t-elle.
Afin de préparer le concours, Déborah n’a pas hésité à contacter quelques normaliens via des groupes Facebook, qui « donnent très volontiers des conseils pour les différentes voies d’admission à l’ENS. » Pour ceux qui souhaitent intégrer l’École normale par la classe préparatoire, outre le travail, il est aussi nécessaire pour elle de bien s’entourer. « Il ne faut pas hésiter à aller vers les gens en début d’année et à leur proposer de travailler en groupe. Comme en debating, le travail d’équipe est nécessaire, afin de venir à bout de la lourde charge de travail. » Déborah est désormais en première année à l’ENS au département littératures et langage et souhaite devenir enseignante-chercheuse.

 

À propos de Baptiste Coquinot
Baptiste Coquinot est originaire de Joigny, en Bourgogne, où il terminera ses études secondaires avant de poursuivre en classe préparatoire au lycée Louis-le-Grand. « Je souhaitais continuer les mathématiques et la physique et j’étais plutôt bon au lycée, on m’a donc conseillé une prépa. »
Deux années où Baptiste apprécie la qualité des cours suivis ainsi que l’ambiance, et qui lui permettent de développer sa capacité de travail. « J’y ai découvert la physique quantitative et compris que c’était ce que je voulais faire », explique-t-il. « De la démonstration des lois de Kepler à l’explication de la couleur du ciel en passant par une majoration théorique du rendement d’un moteur, la physique est d’une puissance impressionnante, déjà au niveau de la prépa. J’y ai aussi découvert l’ENS, une école concentrée sur la recherche et qui semblait mieux correspondre à ma personnalité, qu’une école militaire comme Polytechnique, où j’avais été aussi admis après les concours. »
Baptiste admet avoir choisi l’ENS « sans trop d’hésitation », considérant l’établissement comme « la meilleure école française pour la recherche fondamentale » et attiré par « l’ambiance et l’état d’esprit » qui semblaient lui correspondre. À l’École normale, il étudie la physique, mais aussi les mathématiques. Il effectue son stage de M1 à Austin, au Texas : « c’était une expérience très enrichissante, qui m’a convaincu de faire de la recherche, m’a permis de découvrir un nouveau continent et m’a appris que la qualité de vie n’était pas forcément meilleure aux États-Unis. » Désormais en quatrième et dernière année à l’ENS, le normalien termine deux Master 2 de physique et mathématiques. À partir d’avril, Baptiste débutera sa thèse, dans le laboratoire Micromégas de l’ENS-PSL, avec Lydéric Bocquet. « Ensemble, et avec les autres membres de l’équipe, nous allons étudier les interactions et frottements à l’interface d’un fluide et d’un solide, à l’échelle nanoscopique. Cette échelle, où les effets quantiques deviennent prépondérants, est passionnante ».

 

À propos d’Armand Terrien
Après une classe préparatoire A/L, Armand intègre l’ENS en 2005. « En arrivant à l’École normale, j’ai eu la chance de rencontrer le Professeur Halpérin, et j’ai immédiatement entamé des études de droit ».  Après cette première année, Armand part un an à Stockholm comme stagiaire à l’ambassade de France.  Puis, par hasard, il entend parler du double diplôme Paris I – Columbia et effectue une césure pour suivre les deux premières années de J.D. à Columbia. Il rentre ensuite à Paris pour finir sa scolarité à l’École et terminer les deux années françaises de son double-diplôme.
Il témoigne de ses années passées à l’ENS : « la magie de cette École, c’est aussi celle du debating : l’exigence, la curiosité, l’improvisation au service de l’efficacité. Miyamoto Musashi disait à peu près qu’il faut s’élever par le travail jusqu’à être le meilleur dans un art, parce qu’une fois que c’est le cas, on n’a aucune excuse pour ne pas être le meilleur dans tous les autres. Se préparer à intégrer l’École normale, c’est indubitablement s’élever, à la force du poignet et de l’âme, dans sa discipline. Mais ne vous dîtes surtout pas que c’est une fin en soi : c’est la porte vers toutes les aventures. »
Après ses études, Armand passe ensuite le barreau de New York, puis commence à travailler dans les bureaux parisiens de cabinets internationaux. « Des années plus tard, j’ai enfin passé le barreau de Paris, et depuis un an, je suis établi à mon compte. »