L'Esthétique musicale classique et romantique - De Kant à Wagner

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Carl Dahlhaus, l’un des plus grands musicologues allemands de la seconde moitié du XXe siècle, nous offre un incroyable panorama de la réflexion musicale germanique entre 1770 et les dernières décennies du XIXe siècle, marquant le début de la modernité. Un ouvrage incontournable, à (re)découvrir à l'occasion du 250e anniversaire de la naissance de Beethoven.
Tableau créé pour l'Acte III de l'opéra de Wagner "Tannhäuser", par Max et Otthold Brückner pour Bayreuth © Archivio Storico Ricordi
Tableau créé pour l'Acte III de l'opéra de Wagner "Tannhäuser", par Max et Otthold Brückner, à Bayreuth © Archivio Storico Ricordi

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(liens valables jusqu'au 14 janvier 2021)

 

Résumé

L’Esthétique musicale classique et romantique (1988), l’ultime ouvrage de Carl Dahlhaus, est une présentation de la réflexion musicale entre l’« époque-seuil » (Kosellek) située autour de 1770 et les décennies tardives du XIXe siècle, qui marquent le début de la modernité. Même s’il traite essentiellement de l’Allemagne, cet ouvrage est universel, dans la mesure où l’esthétique musicale allemande, en particulier durant la décennie décisive ouverte par la Critique de la faculté de juger de Kant (1790) et close par les Fantaisies sur l’art de Ludwig Tieck (1799), a été à la pointe de l’évolution européenne.

Le romantisme fut un phénomène d’esthétique musicale avant de devenir un phénomène musical ; il s’affirma comme mode d’écoute avant de pénétrer les styles et les formes de la composition. Parmi les faits les plus curieux de l’époque sur laquelle le livre est centré, figure la simultanéité des esthétiques musicales classique et romantique. Néanmoins, l’esthétique musicale classique demeurait vers 1800 rudimentaire, parce qu’il n’y avait pas de liaison efficace entre Vienne, le lieu du classicisme musical, et le foyer essentiel de développement de la réflexion sur la musique, le centre et le nord de l’Allemagne.

À certains égards, le grand critique musical autrichien Eduard Hanslick (†1904), qui a été injustement traité de formaliste, est l’esthéticien qui a réussi à donner une formulation légitime de l’esprit de la musique classique. C’est d’elle que purent partir plus tard, bien que sans le dire, August Halm et Heinrich Schenker.

Avec 25 illustrations noir et blanc - Paru dans la collection « Æsthetica » des éditions Rue d'Ulm

 

L'auteur

Carl Dahlhaus (1928-1989) est l’un des plus grands musicologues allemands de la seconde moitié du XXe siècle. Il s’est principalement consacré à l’histoire de la musique des XIXe et XXe siècles, ainsi qu’à l’esthétique et à la théorie musicales.

Il a étudié la musicologie aux universités de Göttingen et de Fribourg (sa thèse de 1953 porte sur les messes de Josquin des Prés). Il a ensuite été assistant au Deutsches Theater de Göttingen, membre de la rédaction de la Stuttgarter Zeitung, et responsable de la recherche musicologique régionale à l’université de Kiel où il a soutenu sa thèse d’habilitation (Études sur la naissance de la tonalité harmonique). À partir de 1967, il a été professeur de musicologie à la Technische Universität de Berlin.

Membre de l’ordre Pour le mérite et de l’Académie allemande de langue et de littérature, il a reçu la Grande Croix fédérale du Mérite avec étoile. Dahlhaus a dirigé l’édition complète des œuvres de Wagner, coédité l’Encyclopédie Piper du théâtre lyrique et publié, parmi de nombreux livres, un volume sur La Musique du XIXe siècle. Sont disponibles en traduction française : Les Drames musicaux de Richard Wagner et La Tonalité harmonique (Mardaga, 1995), les Fondements de l’histoire de la musique (Actes Sud, 2013), L’Esthétique de la musique (Vrin, 2015) et, chez Contrechamps, L’Idée de la musique absolue (1997), les Essais sur la Nouvelle Musique (2005) et un recueil d’essais sur Schoenberg (2017).

Traduit de l’allemand par Clémence Couturier-Heinrich, Jean-François Laplenie,
Lucie Marignac et Sacha Zilberfarb.

 

Dans la même collection, en avant-première : Beethoven. Philosophie de la musique de Theodor W. Adorno
Ouvrage disponible en librairie le 14 janvier 2021 et en avant-première sur le site des éditions rue d'Ulm le 17 décembre 2020.

 

Pendant plus de trente ans, Adorno a nourri le projet d’une monographie consacrée à Beethoven, que sa disparition brutale en 1969 ne lui a pas permis d’achever. Collectés dans ses carnets et complétés par des extraits d’œuvres publiées, les fragments réunis dans ce volume permettent de cerner l’armature de cette « philosophie de la musique » inédite.

 

Passant avec virtuosité des analyses musicales les plus fines à l’interprétation philosophique la plus audacieuse, Adorno déchiffre dans la musique de Beethoven le destin contrasté des Lumières au moment où le capitalisme prend son essor. Il donne également à la contemporanéité de Beethoven et de Hegel (tous deux nés en 1770) un sens philosophique décisif, qui éclaire l’affinité élective qui dans toute son œuvre unit musique et philosophie.

 

À de rares exceptions près, ces textes et fragments (qui ont été traduits en plus de 40 langues) sont inédits en français.

 

À propos de la collection « Æsthetica » des éditions Rue d'Ulm

Contribuer à une réécriture de l’histoire et de l’anthropologie du fait esthétique, participer à la réflexion contemporaine sur les arts du passé et du présent, d’Occident et d’ailleurs: tels sont les deux objectifs de cette collection dirigée par Danièle Cohn qui, inaugurée en 2003 aux éditions de la Rue d’Ulm, s'est ensuite développée avec le soutien du musée du quai Branly - Jacques Chirac et, plus récemment, de la Bibliothèque des Lettres et Sciences humaines et sociales de l'ENS.

La collection « Æsthetica » se propose de donner à (re)lire des écrits d’artistes, des textes relevant de la critique, de la philosophie, de l’histoire ou de l’anthropologie de l’art, oubliés ou jamais traduits, dont le rôle a été souvent déterminant. Elle publie également des essais originaux, interrogeant à la fois les traditions iconographiques occidentales et non-occidentales, les théorisations qu’elles ont suscitées et les pratiques artistiques d’aujourd’hui.

Visant à restituer à l’esthétique sa dimension originaire, la collection s’attache à présenter et à analyser la diversité des propositions théoriques sensibles qu’élaborent les arts plastiques, la musique, le théâtre ou l’action rituelle.