Le jeu d'échecs comme représentation - Univers clos ou reflet du monde ?

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Saviez-vous que les échecs étaient nés en Inde ? Que la reine était autrefois un vizir  et le fou un éléphant ? Qu'au Moyen Âge, les pièces de l’échiquier pouvaient reproduire la société civile, être à l’image de la stratégie militaire, représenter les combinaisons infinies du ciel et des planètes, ou bien encore servir d’allégorie aux batailles amoureuses ? Entre histoire, arts, sociologie et philosophie, cet ouvrage se propose d’examiner les rapports complexes qu’entretiennent les échecs avec le monde.
Le jeu d'échecs comme représentation - Univers clos ou reflet du monde ?
© Alexey Pavlov

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(liens valables jusqu'au 31 décembre 2020)

Résumé

Sous le titre Le Jeu d’échecs comme représentation : univers clos ou reflet du monde ?, une publication en ligne dans la collection « Actes de la recherche à l’ENS » vient saluer le travail accompli par une équipe de jeunes chercheurs sous la direction d’Amandine Mussou (2002) et Sarah Troche.

Capables d’absorber le joueur au point de l’abstraire du monde dans lequel il évolue, les échecs reposent d’une part sur le spectacle captivant de figurines en mouvement, d’autre part sur une structure géométrique renvoyant à un nombre infini de combinaisons. Entre incarnation et abstraction, les échecs fascinent : la richesse de leurs représentations dans la littérature et les arts en est le témoin. La dimension spéculaire des échecs est souvent admise comme une évidence. Bien plus qu’un pur divertissement de la pensée, les échecs sont là pour désigner autre chose, un ailleurs, un au-delà qui reflèterait, fidèlement ou en le déformant, le monde réel.

Cette puissance allégorique des échecs a été perçue dès leur implantation en Occident. Le Moyen Âge exploite en effet les possibilités du jeu en proposant plusieurs types d’interprétations symboliques, que l’on trouve notamment décrites au début du Livre des eschez amoureux moralisés, dans les premières années du XVe siècle : les pièces de l’échiquier peuvent reproduire la société civile, être à l’image de la stratégie militaire, représenter les combinaisons infinies du ciel et des planètes, ou servir d’allégorie aux batailles amoureuses.

La lecture allégorique du jeu a perduré, il suffit de se rappeler la partie que le Chevalier Block joue contre la Mort dans Le Septième Sceau d’Ingmar Bergman pour s’en convaincre. L’origine des échecs remonte au début de notre ère, en Inde, où le jeu s’appelait Tchaturanga, « le jeu des quatre rois ». Il passe ensuite en Perse et se transforme au cours de ses pérégrinations, s’adaptant aux nouvelles sociétés dans lesquelles il s’implante.

L’histoire des échecs semble souvent refléter l’histoire de la guerre et, plus généralement, les composantes sociales du monde dans lequel on joue. C’est le caractère spéculaire de ce jeu qui est étudié dans ce volume. Les échecs façonnent-ils un monde à l’image du réel ou fonctionnent-ils comme un univers autonome ? La configuration des pièces comme la portée symbolique du jeu sont clairement influencées par le contexte social et politique de chaque époque.

 Du jeu comme idéal, comme forme d’utopie politique ou artistique, au jeu comme univers autonome, qui modèle un récit ou une toile loin de toute volonté mimétique, ce volume, issu d’une journée d’étude organisée à l’École normale en 2007, se propose d’examiner les rapports qu’entretiennent les échecs avec le monde. L’approche s’est voulue interdisciplinaire et transhistorique.

Paru dans la collection « Actes de la recherche à l’ENS » (publications électroniques) des éditions Rue d'Ulm

 

À propos de la collection « Actes de la recherche à l'ENS » des éditions Rue d'Ulm

La collection « Actes de la recherche à l'ENS » est composée exclusivement de publications électroniques, imprimables à la demande, dont les manuscrits ont été rigoureusement sélectionnés par notre comité éditorial. Elle est ouverte aux textes en langues étrangères. Pluridisciplinaire, elle accueille des documents, témoignages, mémoires de recherche, ouvrages collectifs ou rééditions.