« Tout est historique, l'enfance en premier lieu »

Sur « Enfances », le thème choisi de la Semaine de l’histoire

Créé le
4 mars 2025
Une semaine pour conjuguer enfances et histoire, voici le pari du département d’histoire de l’ENS pour cette édition 2025 de la Semaine de l’Histoire. 
Julien Zurbach, maître de conférences en histoire grecque au Département d’histoire de l’ENS et l'un des responsables de la Semaine de l’histoire, nous en dit plus sur la thématique choisie et sur la programmation. 
Julien Zurbach
Julien Zurbach © Frédéric Albert / Pole communication ENS-PSL

Qu’est-ce que l’enfance ? De l’enfant pauvre à l’enfant sauvage, de l’enfant victime de violences à celui en migration, quelles sont ces enfances, comment sont représentés les enfants ?  À quoi rêvent les enfants ? La cinquième édition de la Semaine de l’histoire de l’ENS nous propose un programme exceptionnel de tables rondes consacrées exclusivement au thème de l’enfance. 

Comme nous l’explique Julien Zurbach, le choix de du thème de l’enfance s'est fait en concertation avec les élèves et étudiants qui coorganisent cette Semaine. « Comme d'habitude, nombre de thèmes possibles ont été envisagés et la décision finale est revenue aux élèves et étudiants, ce qui est un trait fondamental de cet événement ».

La Semaine de l’histoire est un événement dont la spécificité est d'être construit en commun, par les élèves et étudiants, les enseignants du département d'Histoire, sans oublier le Centre de formation des journalistes (CFJ). Les invités sont aussi bien des chercheurs, venus non seulement de l'histoire mais de toutes les sciences sociales, et des créateurs ou des journalistes, qui apportent leur vision propre.

L’objectif de la préparation et de la réalisation de la Semaine est à la fois « de permettre aux étudiants de prendre les choses en main, et à ce titre c'est une expérience très formatrice pour eux, et de construire un événement qui soit à la fois de la recherche et une ouverture sur les enjeux sociaux actuels d'une question. »

Comment aborder « l’enfance » en tant qu’« objet historique » ? « Comme toute notion largement utilisée et apparemment familière, il faut d'abord l'historiciser et on se rend alors compte que toutes les sociétés n'en ont pas les mêmes définitions ». Mais, comme nous l'explique l'historien, ces classes d'âge ont en commun des enjeux « vastes et redéfinis dans chaque situation ». Et s’il faut définir ces enjeux communs, Julien Zurbach les voit comme « la tension entre la liberté laissée à cette classe d'âge de produire sa propre approche de sa condition, par ses rêves, ses dessins, etc (des sources historiques propres), et les contraintes cruelles, celles du travail, des déplacements forcés et des maltraitances, des sujets malheureusement extrêmement actuels. »