Actualité Critique : L'essor du discours "réactionnaire" dans les médias

Éric Zemmour, Pascal Praud, Élisabeth Lévy, Eugénie Bastié, Charlotte d’Ornellas… Autant de journalistes marqués à droite ou à l’extrême droite et qui occupent plus que jamais la scène médiatique. Pourtant, ces mêmes personnes présentent souvent leur parole comme marginalisée, voire censurée : paradoxe d’un discours médiatique anti-médiatique. Dès lors, comment expliquer cette surexposition dans les médias ?

Cette séance tentera d’abord de replacer dans un contexte historique plus large cet essor du discours "réactionnaire" dans les médias, avant de s'interroger sur ses logiques socio-économiques ainsi que sur ses conséquences politiques.

Intervenants :

• Isabelle Veyrat-Masson, directrice de recherche au CNRS, historienne et sociologue, spécialiste en communication médiatique et politique.
• Samuel Bouron, maître de conférence à l'Université Paris-Dauphine, sociologue, spécialiste de l'extrême-droite et des médias.
• Sylvain Bourmeau, journaliste, fondateur et directeur du média AOC [Analyse, Opinion, Critique].

L'actualité n’est pas seulement critique en elle-même : qu’il s’agisse d’un événement politique, d’une œuvre d’art ou d’une découverte scientifique, l’actualité exige aussi une critique, qui examine les mots ou les images qui nous la présentent (comme « actuelle »), qui en discute les enjeux, qui mobilise autour d’eux plus d’un savoir ou d’un regard, d’une discipline ou d’un point de vue, et qui se donne le temps, malgré l’urgence, de la penser. Les savoirs, la recherche nous permettent cette mise en perspective.

Tel est le but de ce séminaire : mobiliser les savoirs, s’appuyer sur la recherche, pour nous donner les moyens de penser cette actualité entre urgence et recul.

Les jeudis d’Actualité Critique sont organisés et animés par un groupe d’élèves, chargés de prévoir un programme semestriel de thèmes abordés (bien sûr modifiable, au fil de l’eau, en fonction de l’actualité du moment). Ils alternent des séances « ouvertes », pour lesquelles une ou plusieurs chercheuses et chercheurs sont invité(e)s à intervenir en public sur le thème, et des séances « fermées », où l’équipe organisatrice et les étudiants inscrits travaillent ensemble à préparer, à partir de lectures intensives et d’un débat serré, la séance ouverte.