Blanchot et la phénoménologie

Cette journée d’étude explore les liens, les dettes, les dialogues parfois critiques que Maurice Blanchot, romancier, critique littéraire et philosophe français, a pu nouer ou entretenir avec la tradition phénoménologique et ses principaux représentants.
maurice blanchot
Houghton Library, Maurice Blanchot papers (MS Fr 662, box 4) © Maurice Blanchot

Les références, parfois très allusives, de Blanchot à des auteurs comme Husserl, Heidegger, Sartre, Merleau-Ponty, Levinas et Derrida, ainsi que son approche spécifiquement littéraire de la question de la phénoménologie (de sa tâche, de ses horizons et de ses limites) laissent penser que pour lui, le rapport entre phénoménologie et littérature n’est pas seulement accidentel mais pourrait constituer une critique du projet phénoménologique ou même en ouvrir de nouvelles voies d’élaboration. En effet, le rapport de Blanchot à la phénoménologie s’élabore dès ses premiers ouvrages et se rapporte explicitement à la question de l’écriture.

Paradoxalement, tandis que d’un côté pour Blanchot écrire c’est se rapporter à ce qui se soustrait au domaine du sens et donc à ce qui ne peut être constitué comme phénomène, d’un autre côté, il affirme dans L’entretien infini qu’une des caractéristiques principales de la littérature est de « poursuivre indéfiniment l’épochè, la tâche rigoureuse de suspendre et de se suspendre » (EI, 448), et ainsi de nous rapporter à la question de la constitution du sens.

Comment comprendre cette référence explicite à la méthode phénoménologique ? La radicalité de l’épochè en jeu dans la littérature, la tâche de « suspendre et de se suspendre » barre-t-elle tout accès au sens et implique-t-elle ainsi une destruction du projet phénoménologie ? Ou bien, si c’est le sens comme possibilité qui est en question avec la littérature, celle-ci n’implique-t-elle pas une autre description du projet phénoménologique et de la conscience dans son rapport au monde et au langage ?

 

PROGRAMME

9h30-9h45 : Présentation de la journée

9h45-10h30 : Littérature comme phénoménologie première
Intervenante : Danielle Cohen Levinas


10h30-11h20 : Ecrire (pour) les fantômes. La réduction infinie de Maurice Blanchot
Intervenante : Maud Hagelstein

11h20-11h30 : Pause

11h30-12h20 : Penser, ce n’est pas voir
Intervenante : Manola Antonioli

12h30-14h : Pause déjeuner

14h-14h50 : Rencontre de la mort et de la vie
Intervenante : Dorothée Legrand

14h50- 15h40 : D’un savoir sans vérité
Intervenante : Aïcha Liviana Messina

15h45-16h : Pause

16h-16h50 : "Il y a" - la signification de l'impersonnel
Intervenant : Jean-Claude Monod

Mis à jour le 3/10/2019