De la physique statistique aux sciences sociales
	
			
            L’exemple des phénomènes collectifs
      
		
		
	
	Par Jean-Philippe Bouchaud, Président de Capital Fund Management
Comme l’écrivait presque en ces termes P. W. Anderson en 1972 dans « More is different », le comportement de grandes assemblées d’individus ne peut pas être compris à partir de l’extrapolation du comportement d’individus isolés. Au contraire, des comportements complètement nouveaux, parfois spectaculaires et difficiles à anticiper, peuvent apparaitre et nécessitent des idées et des méthodes nouvelles. L’objet de la physique statistique est précisément de tenter de comprendre ces phénomènes collectifs, qui n’appartiennent à aucun des constituants élémentaires sous-jacents. En particulier, de petits changements au niveau individuel peuvent entrainer des effets dramatiques au niveau collectif. Plusieurs exemples simples seront discutés, qui démontrent la nécessité (et la difficulté) d’aller au-delà des modèles de l’économie classique, basés sur l’idée d’un « agent représentatif ». Quelques pistes récentes seront évoquées.
| Jean-Philippe Bouchaud est un physicien, expert reconnu internationalement de Physique Statistique. Après des études à l’Ecole Normale Supérieure, il a travaillé au CNRS, puis au CEA. Il est co-fondateur et président du fonds d’investissement Capital Fund Management, et enseigne un cours sur les systèmes complexes à l’Ecole Polytechnique. C’est un pionnier de l’écono-physique et il apporte une voix originale dans la modélisation économique et financière. | 
Mis à jour le 5/1/2017
