Dialogue avec le prix Nobel Gao Xingjian
"Une subjectivité fluide"
"Une subjectivité fluide": Dialogue avec le prix Nobel Gao Xingjian et Jean-Pierre Zarader.
Gao peut être considéré comme un auteur transculturel, et pas seulement parce qu’il écrit en chinois et aussi en français. Chez lui, les deux influences de l’Occident et de la Chine, qui sont presque opposées, fonctionnent à la fois en tension et en harmonie. Ses œuvres s’offraient de cerner la notion de subjectivité-moi dans le cadre de son esthétique : il s’agira de comprendre comment Gao crée un style (subjectivité fluide) fondé sur le mode de percevoir chinois, tout en absorbant la pensée spéculative occidentale. Si Gao croise Merleau-Ponty lorsque la question ontologique « qui suis-je ? » est changée en la question contraire à toute substantialisation « où suis-je ? », ils en divergent aussitôt : Merleau-Ponty change le monde de la raison et de la logique en un monde de la perception (le corps, le regard, l’intuition) propre à faire l’objet de la philosophie, alors que la perception, chez Gao, reste toujours un en-dehors de ce qui constitue l’objet pensé et le sujet pensant.
Mis à jour le 2/10/2017