« Gambetta», une création originale au Théâtre Nicole Loraux

Dans une mise en scène de Eléonore Brouillaud et de Catherine-Clarisse Fournier-Bidoz

La troupe Nec Mergitur présente « Gambetta » ; tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’art et la manière de fonder une République, sans avoir jamais osé le demander.
Une œuvre originale de Catherine-Clarisse Fournier-Bidoz, créée pour la première fois au Théâtre Nicole Loraux, dans une mise en scène de Eléonore Brouillaud, étudiante au département Littératures et langage, et de l'autrice.
Gambetta

La compagnie 𝙉𝙚𝙘 𝙈𝙚𝙧𝙜𝙞𝙩𝙪𝙧 présente

 

Gambetta - Une pièce de Catherine-Clarisse Fournier-Bidoz (2022)
au Théâtre Nicole Loraux

Ce texte est né de la rencontre d'une alternative fraternelle à la violence, celle de la grande marche après les attentats de 2015, celle aussi de la foule endeuillée qui a rendu hommage à Samuel Paty. Cette capacité d’affirmer la possibilité d’un espace républicain malgré les conflits ou grâce à eux, capacité à faire le choix d’une histoire qui ne relève ni du bréviaire ni du tribunal, à l’écart des radicalisations de tous bords et des idéologies de l’absolu : Gambetta en fut la figure tutélaire. Pièce chorale, Gambetta se construit au carrefour de paroles singulières, celles du « commis-voyageur de la République » et de ses contemporains, où vacillent bien souvent les binarités et les antagonismes attendus. La complexité de l’avènement de cette République appelait une représentation contrastée, où viendraient aux mains la petite et la grande histoire, la farce, l’amour et l'épopée pour construire ce troisième terme, si essentiel, de la trilogie républicaine : la fraternité.

 

Mise en scène - Eléonore Brouillaud et Catherine-Clarisse Fournier-Bidoz
Avec - Avec Lorène Bellanger, Margaux Bialas, Esteban Bougeard, Aurélien Brouillaud, Éléonore Brouillaud, Ombeline Brouillaud, Quentin Daste, Antoine Dauvergne, Catherine-Clarisse Fournier-Bidoz, Emma Lavenka, Maxime Marteau-Bazouni, Dimitri Parjadis, Joseph Tronc et Aurélien Velleret
Régie - Margot Pierson, Marie-Anne Schnerb et Hermine Verger

Durée : 2:25 heures

 


 

Trois questions à Éléonore Brouillaud

 

Pour quoi ce texte, de quelle(s) rencontre(s) cette pièce est-elle le témoin ?  

Pour l’autrice, ce texte est né de la rencontre dans l'espace républicain d'une alternative fraternelle à la violence, celle de la grande marche après les attentats de 2015, celle aussi de la foule endeuillée qui a rendu hommage à Samuel Paty. C’est cette capacité d'avancer ensemble malgré les conflits ou grâce à eux, dans une histoire qui ne relève ni du bréviaire ni du tribunal, que Gambetta cherchait à faire advenir en réfutant le piège des idéologies de l’absolu. La question des fondements d'une République capable de donner la parole à chacun et soucieuse d'éviter les radicalités de tous bords appelait une représentation contrastée, où viendraient aux mains la petite et la grande histoire, la farce, l’amour et l'épopée pour construire ensemble ce troisième terme, si essentiel, de la trilogie républicaine : la fraternité. La troupe de Gambetta s’est rencontrée et construite autour de cette fraternité.

 

Comment avez-vous travaillé la mise en scène ?

Sous l’impulsion de l’autrice, la mise en scène a débuté par un travail global sur la structure de la pièce, mettant l’accent sur le chœur, acteur majeur des actes 2,3,4,5. Ce chœur à géométrie variable se nourrit progressivement de presque tous les acteurs de la pièce ; c'est une voix anonyme n’ignorant ni la contradiction de ses identités multiples, ni les enjeux de son unité que restituent ses mouvements sur scène. Les personnages historiques et fictifs ont été appréhendés, quant à eux, à travers la superposition de différentes couches : comique des identifications caricaturales (à la manière de la presse satirique de l’époque), pathétique des émotions intimes, caractère épique du comportement généreux, voué à l'accomplissement d'une vocation républicaine. À chaque acteur a été demandé de développer ces trois registres dans son jeu, selon sa personnalité scénique et son appréhension du personnage.

 

Il s'agit d'une création, que représente pour vous de présenter cette pièce au Théâtre Nicole Loraux ?  

Créer "Gambetta" au Théâtre Nicole Loraux est une expérience de mise au monde qui a enthousiasmé tous ceux qui ont poursuivi l’aventure jusqu’au bout. Partir d’un texte inédit et travailler sa mise en scène avec l’autrice donne au travail d’incarnation des personnages et à la scénographie une vitalité intarissable : le texte et l'acteur se transforment l'un l'autre dans la plasticité d’une réécriture de plateau prenant en compte les besoins et les inspirations de chacun. Nous tenons à saluer la beauté de l’implication de chaque acteur dans la création de son ou ses rôles. Quatre mois de répétitions pour une création constituent un défi majeur qui a soudé la troupe dans l’effervescence d’un projet totalement singulier.


À propos de la compagnie Nec Mergitur, comment la définir et quels sont ses projets ?
 
Nec Mergitur est une compagnie de gens de cœur, mousses à leur premier départ ou marins plus confirmés, capables d'embarquer contre vents et marées, de naviguer entre Charybde et Scylla, pour aborder, avec émerveillement, des textes encore inexplorés ! Nous espérons poursuivre l'an prochain au Théâtre Nicole Loraux, avec une nouvelle création qui nous fera pénétrer dans un atelier d'écriture du Grand Siècle…

 

À propos de Eléonore Brouillaud

Normalienne (AL, 2018), Eléonore Brouillaud, porteuse du projet et co-metteuse en scène, est étudiante au département Littératures et Langage de l'ENS. Traverser les apparences dans un espace de communion singulière est ce qui lui rend depuis toujours le théâtre si précieux. Elle prépare actuellement un projet de thèse sur Rousseau.

 

Mis à jour le 28/11/2022