Le gouvernement transnational de l'Afghanistan. Une si prévisible défaite

Dans le cadre du séminaire "Les Mardis de Jourdan", une intervention de Gilles Dorronsoro

Les Mardis de Jourdan sont des rendez-vous réguliers de discussion entre les différentes sciences sociales représentées sur le campus Jourdan de l’ENS-PSL : sociologie, géographie, aménagement, économie, anthropologie, science politique, mais aussi droit ou histoire... en y intégrant également les préoccupations environnementales portées par le CERES. Pour cette séance, Gilles Dorronsoro est invité pour présenter l'ouvrage Le gouvernement transnational de l'Afghanistan. Une si prévisible défaite.
Le gouvernement transnational de l'Afghanistan. Une si prévisible défaite
Photo © Pixabay

Invité
Gilles Dorronsoro est professeur de science politique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et dirige le programme européen ERC Social Dynamics of Civil Wars.

Discutants
Leïla Vignal (géographe, ENS) et Oliver Vanden Eynde (économiste, CNRS/PSE), l’auteur sera introduit par Johanna Siméant-Germanos (politiste, ENS/CMH)

À propos de l'ouvrage

La défaite des Taliban dans le sillage des attentats du 11 septembre ouvre deux décennies d’investissement occidental en Afghanistan. Des centaines de milliards, pour l’essentiel consacrés à l’entretien des forces occidentales, des dizaines de milliers de morts, dont plusieurs milliers de la coalition, montrent l’importance de ce conflit pour les Etats-Unis qui en font le symbole de leur hégémonie mondiale.

Mais, derrière les discours sur la construction d’une « démocratie de marché », se profile un gouvernement transnational qui contourne les acteurs afghans au point d’interdire tout processus démocratique, couvre des fraudes électorales massives, routinise la captation des ressources au profit des entreprises occidentales et des élites afghanes. Les tensions communautaires et sociales s’accroissent à un point jusque-là inconnu dans la société afghane. Les Taliban, capitalisant sur le ressentiment populaire contre les élites au pouvoir, mettent en échec une alliance occidentale qui dissimule, derrière une augmentation des moyens, son incapacité à définir une stratégie cohérente. Après vingt ans de conflit, al-Qaïda est toujours présent en Afghanistan, et le retrait américain ne fait qu’ouvrir une nouvelle période d’une guerre civile vieille de quarante ans.

Ce nouvel essai de Gilles Dorronsoro propose une analyse critique impitoyable des impasses de l’expertise orientaliste et sécurocrate dont la portée comparative, bien au-delà du seul cas afghan, est d’une haute actualité.

Source : site de l'éditeur

 

À propos des Mardis de Jourdan

Le projet de ce séminaire est de créer un rendez-vous régulier de discussion entre les différentes sciences sociales représentées sur le campus Jourdan de l’ENS-PSL : sociologie, géographie, aménagement, économie, anthropologie, science politique, mais aussi droit ou histoire... en y intégrant également les préoccupations environnementales portées par le CERES, et ce d'autant que les questions environnementales ont été un des foyers d'une interdisciplinarité renouvelée lors des dernières années. Le principe de l’unité des sciences sociales ne signifie assurément pas l'indifférenciation des disciplines : toutes ont leur savoir-faire, leurs bibliothèques, leurs concepts propres, et en tant que disciplines empiriques leurs méthodes - mais elles appartiennent bien à un espace épistémologique commun, qui fait tout le sens de l’existence du campus Jourdan, et nourrit l'envie d'un dialogue autour de travaux récents.

Mis à jour le 23/2/2023