Point de fuite

Une chorégraphie originale du collectif « Les déclancés » au Théâtre Nicole Loraux

Pour ouvrir la seconde partie de la saison 2022-2023, le Théâtre Nicole Loraux accueille une création chorégraphique. À la frontière du théâtre sans parole, le travail des Déclancés interroge les contraintes du corps à l'ère du productivisme et de l'anthropocène. Les protocoles mis en oeuvre, d'accumulation et de réservoirs, questionnent notre rapport à l'écologie et l'environnement au sens large du terme.

 

Les déclancés

Le collectif 𝙇𝙚𝙨 𝘿é𝙘𝙡𝙖𝙣𝙘é𝙨 présente

 

Point de fuite - une création chorégraphique de Siham Maidon et Alexandre Tessier (2023)
au Théâtre Nicole Loraux

 

L'étape de travail de Point de Fuite qui sera présentée à l'issue de cette résidence est une forme dansée, en cours de création, qui s'interroge sur les contraintes du corps à l'ère du productivisme. Issue d'une recherche artistique sur la notion d'anthropocène – notamment inspirée par les réflexions de Bruno Latour et Juliette Volcler –  elle se porte plus particulièrement sur l'échelle de l'individu.

Sur le plateau, deux personnages sont entourés de choses qu'ils accumulent par habitude, comme par névrose. Ils évoluent au milieu de consommables qu'ils entreposent jusqu'à la symbiose. À travers des protocoles d'accumulation et de réservoirs, se construit une performance, à la frontière du théâtre sans parole, qui questionne notre rapport à l'écologie et à l'environnement au sens large du terme.

Les Déclancés sont un duo de danse contemporaine formé en 2020 par Alexandre Tessier et Siham Maidon, deux curieux réunis par leurs passions communes de Beckett et des performances dansées.  Leurs chorégraphies, Six mille études et aujourd'hui Point de fuite, flirtent avec les frontières du théâtre. Ensemble, ils imaginent des dramaturgies et des personnages complexes dans leur banalité, danseurs à leur insu.

Les Déclancés ont été lauréats du concours PepSE de Brest en 2021 et coup de cœur du jury CIRA au concours Danse avec ton CROUS 2022 pour leur pièce Six mille études.

 

Mise en scène - Siham Maidon et Alexandre Tessier
Avec - Siham Maidon et Alexandre Tessier
Création sonore - Siham Maidon
Régie - Loman Masméjean Noulibos
Visuels - Lolita Perazio

 

Durée : 45 minutes


 

Trois questions à Siham Maidon

 

En février, vous présenterez un point d’étape de votre nouveau spectacle. Quelles suites imaginez-vous à « Point de fuite » après cette résidence ?

La semaine de résidence au théâtre Nicole Loraux sera l’occasion pour nous d’explorer en profondeur la création scénographique, qui se concentre sur notre rapport au plastique et aux déchets. Nous souhaitons évoquer d’autres éléments qui obsèdent nos personnages : vêtements, nourriture, propreté… autant d’appuis de jeu qui demandent à être développés.  Au terme de ce travail, nous présenterons une première version de notre spectacle, qui ne sera pas tout à fait définitive, mais comportera en substance les intentions et la structure finale. Après cette résidence, nous continuerons de peaufiner Point de fuite, enrichi de cette première forme et des retours qui nous reviendront. Le spectacle sera rejoué fin mai à Nantes, dans le cadre du festival Fauves, le rendez-vous de la jeune création.

 

Vous proposez aux spectateurs des performances sans parole qui laissent une large place au mouvement et au corps. Qu’est-ce que votre travail emprunte au mime et qu'emprunte-t-il à la danse ?

Notre travail emprunte majoritairement à la danse, car nous la pratiquons contrairement à l’art du mime. Toutefois, nous avons également une pratique théâtrale, et nous sommes imprégnés du travail d’artistes issus de différentes esthétiques : danse-théâtre, non-danse ou encore théâtre d’objets. Cela nous amène à développer dans nos protocoles des réservoirs de mouvements issus d’actions ordinaires, nous rapprochant ainsi parfois de la performance. Nous apprécions particulièrement la puissance évocatrice d’un geste ou d’une posture sans parole, comme pouvait en proposer Beckett dans ses Actes sans Paroles. Cela ne nous empêchera pas cependant de faire appel à du texte si l’on en ressent la nécessité dans cette création.

 

Siham, vous avez rejoint l'ENS en septembre dernier. Comment s'est fait ce chemin vers l'École ?

J’ai connu l’ENS au lycée par mes professeurs, mais j’ai décidé après mon baccalauréat littéraire de m’orienter vers l’université de Brest (UBO) car elle proposait une licence artistique expérimentale qui correspondait mieux à mon désir de créer qu’une CPGE. Ces trois années ont été exceptionnelles, et ont façonné ma façon de voir la création et le monde. C’est d’ailleurs dans cette licence qu’Alexandre et moi nous sommes rencontrés. En troisième année, des cours d’écriture, de littérature et de théâtre avec Jean-Manuel Warnet notamment m’ont ramenée sur le chemin des études littéraires. Alors j’ai proposé mon projet de recherche au département arts de l’ENS et Marion Chénetier-Alev a accepté de prendre la direction de mon mémoire de master. Je suis désormais en master dans le cursus Arts : Théorie et Pratique (ATP) du département Arts de l'ENS-PSL.

 

À propos des artistes

 

Siham Maidon est étudiante au département Arts de l'ENS dans le master Humanités, parcours « Arts / Théorie et pratique ». Après une formation classique en conservatoire, elle rentre dans la licence Arts de l'université de Bretagne occidentale à Brest où elle fait la rencontre de la création sonore et du théâtre. Elle étudie par ailleurs la musicologie à Paris 8.

 

Alexandre Tessier est danseur contemporain de formation, également ancien de licence Arts de Brest. Désormais étudiant au Centre National de Danse Contemporaine d'Angers, il poursuit la pratique du théâtre en parallèle de son parcours de danseur.

 

 

Mis à jour le 14/2/2023