Semaine du Cerveau 2021

Pour la 23e édition de la Semaine du Cerveau, le Département d'Études Cognitives et l'Institut de Biologie de l'Ecole normale supérieure offrent aux élèves de l'Ecole normale supérieure une série de conférences à suivre en ligne.

semaine du cerveau

PROGRAMME

Lundi 15 mars à 18h30
Viscéralement conscient
Catherine Tallon- Baudry (Chercheuse CNRS au Laboratoire de Neurosciences Cognitives et Computationnelles)

Le cerveau et les viscères (coeur, estomac) conversent en permanence. L’importance de ce dialogue pour la régulation du corps est connue depuis longtemps, mais ce dialogue semble aller bien au-delà: il permettrait d’établir le sentiment du « soi » nécessaire à la conscience.

 

Mardi 16 mars à 18h30
Le cerveau paresseux, surprenant moteur de l’intelligence humaine
Valentin Wyart (Chercheur INSERM au LNC2)

La grande majorité des travaux de recherche sur le cerveau humain met en lumière ses facultés à apprendre, raisonner, innover, communiquer... jusqu’à penser la performance comme un objectif prioritaire pour le cerveau. Or cette vision de l’intelligence ne tient pas compte de la façon dont notre cerveau fonctionne. En posant un regard différent sur l’état des recherches en neurosciences, Valentin Wyart défendra l’idée que l’intelligence humaine est le produit d’un cerveau paresseux. Autrement dit, un organe dont le fonctionnement vise à utiliser ses ressources limitées de façon efficace, et non à développer son intelligence comme un but en soi. Il illustrera cette idée contre-intuitive en montrant comment différentes facultés cognitives (comme l’attention, la mémoire, le raisonnement) semblent motivées par une même économie de ressources cérébrales. Il terminera en soulignant les atouts de l’intelligence humaine sur l’intelligence artificielle, des atouts permis par le fonctionnement paresseux de notre cerveau.

 

Mercredi 17 mars à 18h30
Intelligence Artificielle et Neurosciences : à la découverte des lois de l'apprentissage
Jean-Rémi King (Chercheur CNRS au Laboratoire des Systèmes Perceptifs)

En moins d'une décennie, l'intelligence artificielle (IA) a bouleversé les sciences de la donnée. Les neurosciences ont néanmoins tissé des liens intimes avec l'IA depuis ses débuts. Qu'en est-il de ces liens aujourd'hui ? Existe-t-il des principes fondamentaux de l'acquisition et du traitement de l'information - principes communs entre notre cerveau et les algorithmes ? Dans cette conférence, Jean-Rémi King discutera des éléments convergents et divergents entre neurosciences et algorithmes d'apprentissage automatisé. Il montrera en particulier comment les algorithmes de reconnaissance de formes visuelles et de traitement du langage peuvent être directement comparés à notre activité cérébrale. Ces quelques exemples didactiques permettront d'entrevoir un défis scientifique majeur de notre temps: la découverte des lois de l'apprentissage.

 

Jeudi 18 mars à 18h30
Comment la culture musicale est représentée dans le cerveau ?
Intervenant : Guilhem Marion (Doctorant au LSP)

La musique occupe une part importante dans les sociétés humaines, et ce depuis la préhistoire. Il existe néanmoins une très grande variabilité quand aux constructions musicales à travers les cultures. Il existe ainsi des éléments compositionnels qui, au sein d’une culture, sont associés à des émotions précises et qui peuvent parfois être liés à des émotions drastiquement différentes au sein d’autres cultures.
Comment le cerveau humain représente-t-il les constructions musicales et les lie à des émotions ? Guilhem Marion expliquera le rôle des attentes musicales dans ces mécanismes cognitifs liés à la culture, et présentera comment ces attentes musicales sont mobilisées pour engendrer le plaisir musical et la production de dopamine.

 

Vendredi 19 mars à 18h30
« Et si la perception n'existait pas ? Quand la recherche sur le Cerveau remet en cause ses propres concepts fondamentaux.»
Intervenante : Géraldine Carranante (Post-doctorante à l'Institut Jean Nicod)

Nous regardons le monde à travers nos yeux, et notre cerveau nous permet de percevoir ce qui nous entoure. On imagine alors volontiers que le cerveau transmet ces images et ces informations à d'autres fonctions mentales, pour prendre des décisions, éviter des obstacles ou simplement penser. L'idée d'un cerveau divisé en grandes fonctions (perception, action, pensée) structure la recherche en psychologie et neurosciences. Cependant, les résultats empiriques nous montrent une réalité beaucoup plus floue, où les mécanismes mentaux, profondément intégrés les uns aux autres, ne se laissent pas catégoriser facilement. Alors, est-ce que la perception, en tant que mécanisme mental, existe vraiment ?

 

Toutes les conférences sont en ligne, inscription indispensable ici

Mis à jour le 9/2/2021