À corps perdu - Une sélection de livres à glisser sous le sapin

Les ouvrages choisis par Diane Coutellier, élève au département Littérature et langages

Créé le
15 décembre 2022
Pour Noël, des membres de la communauté normalienne proposent, tout au long du mois de décembre, des sélections de livres à offrir ou à s’offrir.
Diane Coutellier, élève au département Littératures et langage de l'ENS, nous offre de découvrir une réécriture devenue un « livre de toujours » et une découverte théâtrale.
Couv-Ceci corps - Titus Bérénice

À corps perdu

Par Diane Coutellier, élève au département Département littérature et langages et l'une des responsables du cycle La Voix d’un texte.

 

♦ Titus n’aimait pas Bérénice
Nathalie Azoulai,  (Éditions P.O.L, 2015)

On pourrait s’attendre à ce qu’un livre de chevet soit plutôt un classique, mais un des livres qui m’accompagne depuis plusieurs années est une réécriture. C’est un livre que je prends plaisir à relire car on y plonge aisément et il esquisse de façon virtuose la manière dont des œuvres peuvent infuser nos vies de tous les jours. Cette Bérénice vit au XXIe siècle, mais à la suite d’une rupture amoureuse elle se persuade que la clé pour comprendre sa situation est d’appréhender ce qu’il s’est vraiment passé pour les deux protagonistes raciniens. Elle se console dans la lecture de la vie de son alter-ego littéraire, et dans une quête sur les propres pas de Racine, bien que ses proches restent dans l’incompréhension face à ce geste… Un livre pour réviser ses classiques tout en rêvant avec un thé chaud !


♦ Ceci est mon corps
Agathe Charnet, (Éditions l’Œil du prince, 2022)

Découverte lors de sa représentation au théâtre du Train Bleu à Avignon, la pièce de Agathe Charnet a été pour moi, comme pour beaucoup de spectateurs, une révélation. Sa publication aux éditions l’Œil du prince en septembre dernier permet de découvrir des passages supplémentaires, absents de la mise en scène, et de s'immerger une fois de plus dans l'histoire d'une jeune femme que l'on voit évoluer de sa naissance dans les années 90 jusqu’à ces 30 ans. Elle découvre, au fil des expériences, que son corps, comme celui des femmes qui l'entoure, est soumis au regard de la société et à ses projections. Écrit dans une langue à la fois brute et rafraîchissante, cette œuvre a le pouvoir dans les théâtres de créer une sensation de communauté au sein du public, et je retrouve dans sa lecture cette bulle de confiance qui m’avait tant marquée. Je lui souhaite donc le meilleur pour sa diffusion et pour les représentations à venir !