Découvrez les savoirs de l’École

Cette semaine, des podcasts et vidéos pour explorer le genre épistolaire

Chaque semaine sous une thématique différente, l’École normale supérieure-PSL puise dans 15 ans d’archives vidéo en accès libre, toutes disciplines confondues. Des savoirs à découvrir, redécouvrir et partager pour continuer de s’ouvrir au monde.
correspondances

 À la Une cette semaine : correspondances

Que pouvaient bien s'écrire André et Simone Breton ? Comment crypter correspondance amoureuse et missive politique ?  Comment des échanges épistolaires peuvent mettre en lumière le quotidien d'une femme de sciences ? Peut-on retracer une vie avec seulement des lettres, petits mots et courriers administratifs ? Réponse avec quatre podcasts enregistrés à l'ENS, en libre écoute ci-dessous,

 

"Ce n'est pas seulement l'humain qu'il faut atteindre et que si peu atteignent, c'est le vital"
Christian Gonon de la Comédie Française lit André Breton présenté par Jules Colmart (élève à l'ENS et commissaire de l'exposition sur la correspondance d'André Breton à la bibliothèque de l'ENS en 2017-2018).

Séance de La Voix d'un texte consacrée à la correspondance de André Breton.

Feuilletez aussi en textes et en images la correspondance d'André à Simone Breton éditée par les éditions Rue d'Ulm et exceptionnellement en téléchargement libre (ePub et PDF) jusqu'au 23 avril.

 

Parmi les institutions qui jouent un rôle déterminant dans l’accès des femmes à la vie scientifique, le mariage est sans doute celle qui est la moins étudiée. Il est souvent fait abstraction du statut marital des femmes dont on célèbre l’apport scientifique. Avec cette conférence, David Aubin, professeur d'histoire des sciences à Sorbonne université, montre qu’il existe une image de la femme de savant dans la France du XIXe siècle, qui n’est pas anodine. A travers l’exemple du couple formé par Henriette et Jules Janssen, qui ont laissé une abondante correspondance entre eux deux, il cherche à établir plus finement ce que pouvait être une dynamique de coupe scientifique. L’exemple n’a pas tendance à être universel, mais il fait bien apparaître les attentes sociales des protagonistes de ce mariage.
En conclusion, le chercheur évoque les nouvelles possibilités qui s’ouvrent timidement aux femmes à la fin du XIXe et au début du XXe siècles.

Conférence donnée dans le cadre des Journées Georges Bram 2013.

 

Le cryptage a été utilisé depuis la plus haute antiquité pour protéger des informations sensibles (militaires, diplomatiques, commerciales) lors de communications à distance. Il est lié à l'exercice d'un pouvoir. Comment cette stratégie a-t-elle pu être utilisée par des particuliers pour protéger une correspondance amoureuse ? Et depuis quand, surtout, a-t-elle pu être utilisée par des diaristes, dans cette correspondance à soi-même ?

Dans le cadre de ses recherches sur les origines du journal personnel en France (1750-1815), le spécialiste de l'autobiographie Philippe Lejeune présente la dizaine de cas qu'il a rencontrés (écriture abrégée, alphabets codés, emploi de langue étrangère, sténographie, etc.). Il s'agit souvent de tentatives vite abandonnées, parfois aussi de réalisations qui restent énigmatiques, dans la mesure où le cryptage résiste à nos efforts (sténographies anciennes). Mais avec l'adresse directe au journal ("Ô mon papier!"), le cryptage est un des signaux les plus sûrs de l'auto-destination du journal, de son entrée en "intimité".

 

Elle fut longtemps Raphaële Billetdoux, prix Interallié en 1976 et prix Renaudot en 1985, et auteur de livres dont les seuls titres sont des trouvailles frissonnantes : L'Ou­verture des bras de l'homme, Prends garde à la douceur des choses, Mes nuits sont plus belles que vos jours... En 2006, elle devint Marie, à la faveur de la publication d'Un peu de désir sinon je meurs, ­livre de la renaissance - le premier qu'elle ait réussi à écrire, quatre ans après la mort de son mari, le journaliste politique Paul Guilbert.
Elle nous révèle ici sa correspondance, sous toutes ses formes : lettres, pages de journaux intimes, bulletins scolaires, petits mots laissés sur la table, courriers administratifs, poèmes, analyses médicales, articles de presse... tous les écrits qui ont traversé quarante ans de son existence, même les plus blessants et les plus injustes, sont des billets doux qu'elle livre tels quels.

Conférence dans le cadre du séminaire genèse et autobiographie 2010-2011