Violences sexistes et sexuelles

Résultats d'enquête, plan d’action renforcé et mesures immédiates

Une vaste enquête a été lancée en décembre dernier, auprès des étudiantes et étudiants, et des personnels de l'Université PSL. Les résultats détaillés pour l’École normale supérieure sont annoncés ici ainsi que les mesures adoptées par l’établissement pour renforcer, dans toutes leurs dimensions, les dispositifs en place : mesures de prévention, d’accompagnement des victimes et de formation. L’ensemble fera l’objet d’une restitution et d’une première discussion avec la communauté de l’École lors d’une réunion en mars 2022.
Mains levées

À retrouver sur cette page

le communiqué de l'École normale supérieure annonçant des mesures immédiates
le plan d'action renforcé
les résultats pour l'ENS-PSL de la vaste enquête conduite en décembre 2021 par l'Université PSL

 

 

1. Communiqué

 

Violences sexistes et sexuelles : l’École normale supérieure présente les résultats d’une enquête conduite en décembre 2021, le renforcement de son Plan d’action ainsi que des mesures immédiates

 

En octobre dernier, le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation annonçait son plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, confortant les efforts entrepris depuis plusieurs années par la communauté universitaire et les établissements, en première ligne sur ces questions.

L’Université PSL a ainsi lancé en décembre 2021 une large enquête auprès de ses étudiants et de ses personnels dont les résultats pour l’École normale supérieure – PSL sont présentés ici. Cette enquête permet de mesurer d’une manière inédite le niveau des violences sexistes et sexuelles au sein de notre communauté, les contextes où elles adviennent, et de recueillir aussi les propositions d’étudiants et d’étudiantes et de personnels. Elle aide par ailleurs à évaluer la visibilité des dispositifs d’écoute et de prévention en place.

Les résultats détaillés pour l’École normale supérieure sont accessibles sur ce site de même que les mesures adoptées par l’établissement pour renforcer, dans toutes leurs dimensions, les dispositifs en place : mesures de prévention, d’accompagnement des victimes et de formation. L’ensemble fera l’objet d’une restitution et d’une première discussion avec la communauté de l’École lors d’une réunion qui se tiendra dans la semaine du 14 mars 2022.

Sur ce sujet d’absolue priorité, la direction de l’établissement veut remercier toutes les personnes qui ont participé à l’enquête et particulièrement celles qui ont fait un pas important pour révéler des faits parfois extrêmement graves. Elle salue leur courage et leur apportera tout son soutien. Elle les accompagnera dans leurs démarches, y compris dans le respect de leur anonymat, si elles le souhaitent. Une mesure immédiate témoigne de cette volonté : l’ENS annonce une voie nouvelle et directe qui s’ajoute, dans le prolongement de cette enquête, aux dispositifs existants. Celles et ceux qui le souhaitent peuvent donc dès maintenant contacter la Directrice générale des services à cette adresse : suite-enquete-vss@ens.psl.eu.


Les violences sexuelles et sexistes, l’abus d’autorité, les agressions entre étudiants sont des actes intolérables qui ne seront jamais tus à l’École normale supérieure et contre lesquels la direction mène et mènera une action déterminée.

 

2. Plan d'action de l'ENS

Lutte contre le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles : plan d'action de l'École normale supérieure

 

Un plan d’action pour prévenir et lutter contre les violences sexistes et sexuelles a été déployé par l’École normale supérieure en 2021, en pleine coordination avec les actions de l’Université PSL. Ce plan s’articule autour de quatre axes :

  • Faciliter le signalement de cas de harcèlement et/ou de violences sexistes et sexuelles.
  • Mieux accompagner les personnes qui font ces signalements, leur fournir un soutien psychologique, juridique, les aider à porter plainte si elles le souhaitent, et proposer le cas échéant une adaptation des dispositifs pédagogiques.
  • Instruire rapidement les cas de violences sexistes et sexuelles portés à connaissance de la direction de l’École, en prenant pleinement en compte les paroles des victimes ainsi que la présomption d’innocence.
  • Prévenir les violences et développer un « climat sécurisant » pour les étudiantes et les étudiants à la fois dans leurs relations entre eux, ainsi qu'avec les personnes qui les encadrent.

 

La vaste enquête conduite à l’échelle de l’Université PSL dont les résultats ont été annoncés en mars 2022, fournit des éléments nouveaux et importants, notamment le faible taux de signalements de faits graves. Ceux-ci amènent l’École à renforcer les dispositifs en place dans cinq directions :

 

1 - Signalements : plusieurs cellules de veille et d’accompagnement pour une prise en charge immédiate de toute victime de harcèlement ou de violence

2 - Une politique de protection des victimes et d’accompagnement psychologique et juridique

3 - La formation de tous les étudiants pour prévenir les violences sexistes et sexuelles

4 - Sensibiliser les étudiantes et étudiants au respect dans les internats et étudier l’opportunité de développer des espaces non-mixtes

5 - Élaborer une charte et/ou un guide de bonnes pratiques concernant les relations d’encadrement pédagogique

 

 

 

3. Chiffres clés de l'enquête sur les violences sexistes et sexuelles

Les résultats présentés ici font suite à la première vague de l’enquête initiée par PSL en décembre 2021 auprès des étudiantes et étudiants, et des personnels d’une partie des composantes de l’Université. Ils concernent strictement l'ENS-PSL.

 

1 - Résultats de l’enquête auprès des étudiantes et étudiants en 5 chiffres

 

  • 11,7 % des répondants déclarent avoir été victimes de propos sexistes ; 23,8 % d’en avoir été témoins.
    Les victimes indiquent que ces propos ont été tenus majoritairement par des étudiants ou étudiantes dans le cadre de la vie étudiante sur le campus, dans les internats ou encore sur des temps de scolarité.
     
  • 4,7 % des répondants déclarent avoir été victimes d’exhibition sexuelle
    À l’ENS comme pour le reste de la communauté étudiante sondée par l’Université PSL, l’immense majorité des exhibitions ont été commises par des étudiants et les contextes les plus souvent cités sont ceux de la vie étudiante. Les victimes sont indifféremment des femmes et des hommes.
     
  • 7,13 % des répondants déclarent avoir été victimes de harcèlement, sous forme de propos répétés ou de pressions graves ; 15,79 % d’en avoir été témoins
    De façon assez contre-intuitive, le harcèlement sous forme de pression grave est principalement exercé au sein de la communauté étudiante par ses propres membres.
     
  • 5,94 % des répondants déclarent avoir été victimes d’agression sexuelle, notamment dans la sphère de la vie étudiante
    27 des 35 personnes concernées sont des femmes. Dans la grande majorité des cas, les agressions ont eu lieu au sein de la communauté étudiante et dans le contexte de la vie étudiante ; des chiffres en accord avec la répartition de ceux de l’étude globale.
     
  • Cinq victimes déclarent avoir été agressées par des membres du personnel enseignant / chercheur ou par des intervenants ou intervenantes extérieures.
     
  • 11 des répondants déclarent avoir été victimes de viol(s) dans le cadre de leur vie universitaire, dont 6 dans les internats de l’École, soit 1,87 % des répondantes et répondants
    Dans 10 cas, les viols ont été commis par d’autres étudiants ; dans un cas par un intervenant extérieur.

 

 

 

2 - Résultats de l’enquête auprès des personnels en 4 chiffres

 

  • 6 % des répondants déclarent avoir été victimes de propos sexistes ; 7 % d’en avoir été témoin
    La majorité de ces propos ont été tenus par des chercheurs/enseignants-chercheurs, le reste par des personnels administratifs, et quelques étudiants.
     
  • 2 % des répondants déclarent avoir été victimes de harcèlement par propos répétés ; 3% d’en avoir été témoins
    Les victimes déclarent que ce harcèlement les a fait se sentir moins légitimes dans leur travail, certaines ont envisagé de changer de travail, et rapportent un impact sur leur santé. Personne ne déclare avoir été victime, ni témoin, de harcèlement sous forme de pression grave.
     
  • personne ne déclare avoir été victime d’agression sexuelle
     
  • 1 personne déclare avoir été victime de viol, à l’extérieur de l’établissement, dans le cadre de sa vie professionnelle.

 

Télécharger la présentation des résultats de l'enquête VSS 2021-2022