Vu.es d'Ulm
Notre époque est marquée par l’urgence et depuis un an, presque paradoxalement, par un conflit constant entre l’ultra présent et un temps qui n’en finit pas. Comment concilier cette dictature de l’urgence, avec un temps de la pandémie qui semble ne pas finir ? Quels risques à ce « vivre en temps réel » qui n’en finit pas ? Dans ce passionnant entretien, François Hartog, historien et directeur d'études émérite à l'EHESS et Frédéric Worms, philosophe et directeur adjoint Lettres de l'ENS-PSL, font et défont les grammaires du temps contemporaines en croisant leurs regards.
Les politiques climatiques, qu’il s’agisse d’atténuation ou d’adaptation, supposent des bifurcations, économiques et sociales. Repousser l’atténuation au nom de l’adaptation est une impasse. Retarder la mise en œuvre de politiques d’adaptation à un changement que l’on sait inéluctable l’est tout autant. Face au risque climatique, la géographe Magali Reghezza plaide pour une stratégie nationale et européenne claire.
Première incursion de l’École normale supérieure – PSL dans l’univers des productions audio, « Dès demain » est le podcast qui interroge la jeunesse française sur la crise que nous traversons et le monde que nous souhaitons construire. Le potentiel scientifique et intellectuel de l’ENS se révèle alors une ressource inestimable.
Mali Alinejad Zanjani, Zona ZariĆ, Micol Bez, Maria Bacilio et Ginevra Martina Vénier, cinq doctorantes en philosophie questionnent Marc Crépon, philosophe et professeur à l’ENS-PSL, sur les thèmes abordés dans son dernier ouvrage : Ces temps-ci - La société à l’épreuve des «affaires de mœurs» (Ed Payot et Rivages).
Un dialogue où il est question de violences, d’humiliations, de silences et de domination masculine.
"Quel préjudice subit-on lorsque l’on est privé, individuellement ou collectivement, d’une connaissance fiable à laquelle on pourrait prétendre ? " Dans une période de turbulences, le philosophe Mathias Girel s'interroge sur la connaissance comme bien commun.
"... Ne pas faire comme si de rien n’était, ne pas foncer tête baissée pour à nouveau faire comme avant, des belles et grandes œuvres, mais accepter l’extraordinaire de la situation pour en tirer des conséquences ordinaires".
Morgan Labar, historien de l'art, nous invite dans ce court texte à considérer les vertus d'une culture à l'arrêt.
Quand "quelque chose, à l’intérieur de soi cette fois, menace de se briser", Marc Porée nous invite à nous tourner vers les poètes. A l'image, dernièrement, d'Amanda Gorman, ils, elles, aiment à rappeler que la poésie œuvre bel et bien au redressement du monde.
Quel est le point commun entre le jet d'une pierre, la mesure de CO2 dans une pièce ou bien encore la propagation d’opinion sur les réseaux sociaux ? Tous ces phénomènes peuvent être décrits par un même objet mathématique, l'opérateur laplacien. Au centre de nombreuses équations décrivant le comportement du monde qui nous entoure, le laplacien apparaît dans la formulation mathématique de nombreux problèmes, en géophysique, électrostatique, thermodynamique, mécanique classique et mécanique des fluides.
Le biologiste Pascal Pineau met à profit son érudition scientifique pour prouver avec subtilité que certaines des idées de Lucrèce touchant les épidémies sont justes. Examiné à la lumière des connaissances actuelles, le De rerum natura se révèle riche de vérités, et même de leçons pour le chercheur.
Galien de Pergame, en s'aidant de Thucydide pour analyser et comprendre la peste antonine, réalisait le vœu explicite de l'historien grec : que sa description du mal qui ravagea Athènes servît à la postérité. Véronique Boudon-Millot étudie avec toute la finesse qu'il méritait cet épisode rare de la médecine et de l'historiographie antiques, où se trouve posé le problème de la valeur didactique du passé.